Le pays du Moyen-Orient semble donc vouloir exporter son pétrole vers l’Europe après l’annonce des sanctions européennes. Entre les contrats long terme avec l’Asie et la détérioration de ses infrastructures, l’Irak doit relever de nombreux défis.
L’Irak auparavant orienté vers l’Asie
L’Irak tient cependant à maintenir ses contrats d’approvisionnements avec l’Inde et la Chine. L’Irak ne peut pas se permettre de perdre ces clients, d’autant plus que l’Asie représente 76% des exportations de pétrole brut irakien en 2021. Les contrats avec la Chine et l’Inde sont des contrats long terme.
Cependant, le corps législatif irakien a affirmé vouloir contracter avec les raffineries du monde entier pour ses exportations futures. L’Irak veut donc développer ses exportations, ce qui pourrait offrir à l’Europe des approvisionnements alternatifs au pétrole brut russe.
Malgré une légère baisse à 12% dans les exportations de pétrole brut irakien (habituellement autour de 15%), l’Europe pourrait augmenter significativement ses importations de brut irakien.
La Chine et l’Inde ont de leur côté ravivé leur appétit pour le pétrole brut russe après les annonces européennes. Les sanctions ont engendré une baisse singulière des prix du pétrole russe (décote de près de 40$/baril). Ce changement important pourrait permettre à l’Irak d’orienter ses exportations vers l’Europe.
Des infrastructures limitées et sous-développées
Le potentiel d’exportation de l’Irak est cependant entravé par les contraintes d’infrastructure de ses terminaux du sud. Ceux-ci sont en attente de rénovation pour augmenter la production. Les exportations actuelles de Bassorah (port principal), sont plafonnées à 3,27 millions de bbl/j en raison de dommages subis par les infrastructures de chargement au fil des ans.
L’interdiction par l’UE des importations de pétrole russe par voie maritime, annoncée fin mai, devrait encore remodeler les flux énergétiques mondiaux. L’Irak pourrait se présenter comme futur grand partenaire de l’Europe pour le pétrole.