L’investissement solaire est au ralenti aux États-Unis au point de compromettre la transition énergétique du pays. Cette situation est due à la hausse des prix des matières premières suite aux politiques de l’administration Biden.
L’investissement solaire face à la hausse du prix du fer
Les prix du fer se sont envolés cette année, sous l’effet de la reprise économique mondiale. Aux États-Unis notamment, l’engagement du Président à investir des milliards de dollars dans des projets d’infrastructures renforce cette tendance. Les prix américains ont d’ailleurs atteint des records, à $1878/tonne courte : c’est $1000 de plus que l’année dernière.
Cette flambée des prix a impacté tous les secteurs, et celui des énergies n’a pas été épargné. Mais pour les énergies renouvelables, et en particulier le solaire, cette hausse vient freiner le long déclin de leurs coûts. Phénomène grossit par la hausse des prix d’autres matières premières, les investisseurs considèrent retarder, voire arrêter nombre de projets.
Les États-Unis contre la politique menée au Xinjiang
En effet, suite aux actions du président Biden, les prix du silicium ont également été multipliés par 4 depuis 2020. Le gouvernement a ordonné la retenue des importations de produits solaires contenant du silicium métallique fournit par Hoshine Silicon Industry.
Cette entreprise, basée au Xinjiang, pourvoit 25 à 35 % du marché du polysilicium chinois. Cette ordonnance s’aligne sur le combat du président contre l’exploitation forcée des Ouïghours.
Depuis, toute importation américaine dont on pense contenir du silicium provenant de Hoshine est retenue. Les fabricants de modules devront donc reconfigurer leur chaîne logistique, et notamment être capables de témoigner de la provenance de leur silicium. Faire de telle manière peut être difficile, car les industriels utilisent généralement sans discernement du silicium provenant de diverses sources.
Les projets de grandes envergures sont les plus touchés
Les installations solaires américaines ont connu une progression fulgurante, avec une hausse remarquable de 46% l’année dernière. Si elles continuent sur leur lancée, elles devraient atteindre 26,8 GW en 2022, selon les prévisions de Wood Mackenzie.
Toutefois, avec la hausse des coûts, le financement de ces projets est confronté à de nouveaux défis. Les modules sont généralement achetés avant le début de la construction d’un projet. Une partie de l’impact des augmentations de cette année se répercutera donc en 2022 et au-delà. Les prévisions risquent d’être revues à la baisse.
Ainsi, la hausse du coût des matières premières freine le développement des énergies renouvelables. Bien qu’elles ne soient pas les seules affectées, le gaz et le pétrole n’ont pas subi un tel impact. Ce phénomène récent risque de compromettre les objectifs de neutralité carbone des États-Unis.
Une analyse de PowerAdvocate prédit cependant une chute prochaine du prix du fer, qu’elle considère trop élevé pour être soutenable.