L’investissement en énergie en Afrique est dorénavant facilité par la Chambre Africaine de l’Énergie (AEC) créée en 2018. En ce sens, le Comité d’investissement de l’AEC s’est réuni ce jeudi 25 février à Johannesburg pour mettre en route un projet d’investissements massifs dans l’énergie africaine.
L’AEC a également rappelé toute son inquiétude quant à faire de son développement un développement vertueux écologiquement. En revanche, elle souligne la faible part de l’Afrique dans le dérèglement climatique ainsi que la nécessité de lutter d’abord contre la précarité énergétique.
L’investissement en énergie pour fournir 1,34 milliards de consommateurs en 2050
L’investissement en énergie, notamment dans des grandes infrastructures, est difficile en cette période de pandémie reconnait l’AEC. Elle rappelle néanmoins que les projets énergétiques en Afrique restent des placements très intéressants pour les investisseurs étrangers.
D’autant que selon le Forum économique mondial, la population urbaine africaine devrait tripler d’ici 2050, pour atteindre 1,34 milliard de personnes. Ce marché aura besoin de plus en plus de capitaux étrangers. Ce, pour développer les industries et les emplois nécessaires à la satisfaction de cette demande exponentielle.
Faciliter l’entrée des investisseurs étrangers sur le marché africain
La baisse de la demande énergétique liée au Covid-19 et la popularité croissante des énergies renouvelables mettent à mal un modèle africain basé sur les hydrocarbures. La concurrence d’autres secteurs à la recherche d’investissements comme l’agriculture ou la technologie accroît également sa vulnérabilité.
Pour Folarin Lajumoke, vice-Président Afrique de ION Geophysical et membre du Comité d’investissement de l’AEC :
« Afin de pousser les investisseurs vers l’Afrique, les conditions fiscales devraient être revues en tenant compte du retour sur investissement. »
M. Lajumoke a également appelé, lors de la réunion, les gouvernements à réduire la fiscalité sur l’exploitation des hydrocarbures et l’exploration. Il a également réclamé un assouplissement de la bureaucratie dans les administrations publiques. Ce, avant que Nosizwe Nokwe-Macamo, président de Raise Africa Investments ajoute que « la manière traditionnelle d’investir est en train de changer. »
Le comité appelle également à des efforts pour attirer les investisseurs hors des zones géographiques qu’ils ont privilégiées jusqu’à maintenant. La transition énergétique serait ici une opportunité pour restructurer le secteur énergétique vers une localisation des infrastructures productives.
Internationaliser les compagnies pétrolières nationales
Le comité encourage les entreprises pétrolières nationales (NOC) africaines à aller chercher des projets à l’étranger. M. Lajumoke a fait remarqué que ces dernières restent peu présentes hors de leurs frontières nationales. Or, les NOC comme Qatar Petroleum, qui ont su s’internationaliser et maîtriser leur cycle de produit, mobilisent mieux des capitaux.
L’AEC s’est donc engagée à faciliter la mise en œuvre de projets transnationaux grâce à son réseau de partenaires et de membres. Elle veut ainsi devenir un forum d’établissement de partenariats entre le secteur privé et les gouvernements du monde. L’objectif étant d’attirer des financements vers les projets africains.
Un développement de l’énergie pour répondre aux besoins du continent
L’AEC a également réaffirmé son intérêt pour les projets énergétiques à faible émission de carbone. Elle reconnaît que la prise en compte du dérèglement climatique et la mise à profit des ressources locales seront essentielles à une croissance énergétique durable.
Elle a néanmoins tenu a rappelé l’implication moindre de l’Afrique dans le dérèglement climatique. Les pays africains représentent en effet que 3% des émissions de gaz à effet de serre alors qu’ils regroupent 14% de la population mondiale. La mission de l’AEC est donc d’abord de lutter contre la pauvreté énergétique et d’améliorer les moyens de subsistance des africains.