L’inventaire gazier de l’Union Européenne révèle ainsi qu’elle dispose de stocks de gaz suffisants pour finir l’hiver. Mais à condition que la Russie honore ses contrats d’approvisionnement et que les conditions météorologiques ne se dégradent pas.
L’inventaire gazier de l’Europe montre une crainte quant à la suffisance des stocks
S&P Global Platts Analytics, qui a analysé les données de GIE, rapporte que les stocks se composent de 36,99 milliards de m3 (mmc) au 23 janvier. L’Europe puise dans ses stocks de gaz et a consommé 3,95 mmc sur la période du 17 au 23 janvier.
Mais malgré l’afflux récent de gaz naturel liquéfié, certains États européens risquent la pénurie. Tandis que les prix du gaz vont atteindre un pic en fin d’hiver.
L’Autriche, le Royaume-Uni et l’Allemagne en situation critique
Les réserves autrichiennes, britanniques et allemandes pourraient être complètement vidées d’ici à la fin de l’hiver. Le Royaume-Uni ne dispose par exemple que de 5 semaines de gaz. Les approvisionnements russes se font donc gravement attendre.
Au 31 mars 2022, les inventaires européens devraient atteindre leur seuil avec seulement 13,45 mmc en réserve. En cas de manquement dans les importations russes cette valeur chutera à 4.43 mmc.
Manque de gaz russe
Les importations plus faibles en provenance de Russie expliquent ces réserves historiquement basses. Le pipeline Yamal, qui fournit l’Allemagne, fonctionne avec des débits plus faibles et inversés depuis fin décembre 2021.
En parallèle, les importations en provenances d’Ukraine ont baissé de 38 millions m3 en moyenne par jour sur l’ensemble de l’année 2021.
Une gestion plus responsable des stocks
De leur côté, les Pays Bas, la France et l’Italie ont été prévoyants, anticipant une forte consommation domestique. Les réserves sont suffisantes et leur économie dépend moins du gaz russe qu’en Allemagne ou en Autriche par exemple.
Un hiver doux pour sauver les inventaires européens ?
Les experts avancent que ce sont en partie les températures douces que nous connaissons cette année qui permettent d’éviter les pénuries.
Cependant, les données récentes montrent qu’une météo favorable ne représente une économie que de 3,825 mmc pour une période hivernale. Quel que soit le temps, les baisses de consommation liées au climat ne compenseront pas la baisse des exportations russes vers l’Europe.