Le démantèlement de la centrale de Fukushima Daiichi reste un défi majeur plus d’une décennie après l’accident nucléaire de 2011. Dans ce contexte, Rafael Grossi a entamé une nouvelle visite au Japon pour évaluer l’avancement des opérations de décontamination et le stockage provisoire des déchets. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) veille à ce que ces travaux respectent les normes de sûreté internationale.
Stockage des déchets et recyclage des sols
Lors de cette visite, l’AIEA inspectera pour la première fois les installations de stockage provisoire (ISF) où sont entreposés près de 13 millions de mètres cubes de terres contaminées. Tokyo prévoit de recycler 75 % des sols faiblement radioactifs pour des projets d’infrastructures, sous réserve de leur conformité aux normes de sûreté. Les 25 % restants devront être éliminés d’ici 2045, une question qui suscite encore des débats au sein du gouvernement et des collectivités locales.
Un soutien international croissant
Rafael Grossi s’est entretenu avec le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya, qui a annoncé un financement de 14 millions d’euros pour des initiatives nucléaires en Ukraine et dans d’autres pays. Cette coopération vise à renforcer les capacités en matière de sûreté nucléaire et de diagnostic des cancers liés aux radiations.
Impact économique et défis logistiques
La décontamination de Fukushima a déjà mobilisé plusieurs dizaines de milliards d’euros. Plus de 9 000 km² ont été traités, un chantier titanesque qui contraste avec les méthodes adoptées après la catastrophe de Tchernobyl. Toutefois, cette approche génère une quantité importante de déchets et soulève des interrogations quant à la fertilité des terres récupérées.
Suivi du rejet des eaux traitées
Dans le cadre du processus de transparence, des experts de l’AIEA, ainsi que des représentants de la Chine et de la Corée du Sud, analyseront des échantillons d’eau de mer et de poissons. L’objectif est d’évaluer l’impact du rejet des eaux traitées dans l’océan Pacifique, une opération débutée en août 2023. L’AIEA et le gouvernement japonais affirment que ce rejet respecte les normes de sûreté, mais la question demeure sensible pour certains pays voisins.
État d’avancement du démantèlement
TEPCO, l’opérateur de la centrale, a amorcé la déconstruction des réservoirs d’eau traitée pour libérer de l’espace destiné au stockage des débris radioactifs. Le démantèlement complet du site s’étendra sur plusieurs décennies. La catastrophe de 2011 ayant endommagé trois des six réacteurs en service, la gestion des combustibles usés et des structures contaminées constitue l’un des principaux défis techniques et financiers.