L’industrie du pétrole et du gaz se trouve à un tournant crucial. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), pour répondre efficacement à la crise climatique, ces industries doivent s’orienter résolument vers les énergies propres. Cette urgence intervient à l’approche de la COP28, un rendez-vous international majeur pour le climat.
Défi de l’Investissement dans les Énergies Propres
Le rapport spécial de l’AIE, axé sur la transition énergétique de l’industrie fossile, met l’accent sur l’alignement nécessaire des activités de ces entreprises avec l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. Pour y parvenir, l’AIE suggère que les producteurs consacrent la moitié de leurs investissements aux énergies propres d’ici 2030, tout en réduisant significativement leurs émissions opérationnelles.
La Réponse des Géants Pétroliers à la Transition Énergétique
Cependant, l’ampleur du défi est évidente. En 2022, l’investissement de l’industrie dans les énergies propres n’a représenté que 2,5% de leurs dépenses totales. Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, souligne cette réalité en insistant sur la nécessité de décisions immédiates et difficiles.
L’Impact de l’Inaction Gouvernementale sur les Objectifs Climatiques
La situation est d’autant plus critique que certains géants pétroliers, tels que BP et Shell, ont récemment revu à la baisse leurs objectifs de transition énergétique. Ces révisions, juxtaposées à l’inaction gouvernementale, pourraient compromettre gravement les efforts climatiques, comme l’indique Kaisa Kosonen de Greenpeace International.
L’Urgence de Réduire la Consommation de Pétrole et de Gaz
Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l’AIE estime que la consommation de pétrole et de gaz doit diminuer de plus de 75%. En outre, ce scénario implique un essor massif des énergies renouvelables et signifie qu’aucun nouveau projet pétrolier ou gazier conventionnel à long terme ne serait nécessaire.
Malgré une augmentation des investissements dans les énergies propres en 2022, ceux-ci ne représentent qu’une fraction minime des investissements mondiaux en faveur de la décarbonation. Seuls quatre grands acteurs (Equinor, TotalEnergies, Shell, BP) ont consacré une part significative de leurs investissements à la transition. L’AIE appelle également à une action concrète de la part des compagnies nationales d’hydrocarbures, qui contrôlent une part importante de la production mondiale. De plus, la réduction des émissions opérationnelles, notamment de méthane, doit devenir une priorité.
L’industrie pétrolière et gazière est à un point de non-retour face au défi climatique. Les décisions prises aujourd’hui façonneront l’avenir de notre planète. Alors que la COP28 se profile, ces industries doivent choisir entre contribuer à la crise climatique ou devenir une partie active de la solution. Le temps presse pour une transformation radicale et engagée.