L’Inde a demandé aux raffineurs de pétroles de diversifier leurs importations afin de réduire sa dépendance aux pays du Moyen-Orient. En réduisant ses importations venant de l’OPEP, l’Inde souhaite baisser les prix du pétrole en négociant des prix plus bas. Cette demande a été formulée quelques jours seulement après que l’OPEP+ a annoncé le maintien de la baisse de la production de pétrole.
L’Inde veut contrôler les prix du pétrole
Réagir contre la hausse du prix du pétrole
Les pays exportateurs de pétrole (OPEP+) ont déclaré que la baisse de la production de pétrole sera étendue jusqu’à avril. Cette décision a poussé l’Inde à réagir. Le pays est le troisième pays importateur de pétrole et la demande de pétrole dans le pays est en nette hausse.
La baisse de production de pétrole des pays de l’OPEP est considérée comme une menace pour la relance de l’économie. En effet, cette baisse a un effet direct sur le prix du pétrole. L’Inde a donc vu le prix et ses factures de pétrole s’envoler.
Doublement de la demande et triplement des dépenses ?
L’Inde est un pays en plein développement, sa demande en pétrole est donc considérable et en pleine hausse. L’agence internationale de l’énergie (IEA) estime que la consommation indienne de pétrole pourrait doubler d’ici 2040. L’agence prévoit également que les dépenses pétrolières du pays pourraient tripler et atteindre €250 milliards en 2040.
En réduisant les importations des pays de l’OPEP, l’Inde ouvre la porte aux importations Américaines, Russes et Africaines pour essayer d’équilibrer ses sources.
Diversifier les importations et reprendre le pouvoir
25% d’importations en moins d’ici mai 2021
L’Inde a pris la décision de réduire sa dépendance aux pétroles de l’OPEP. En ce sens, le pays a demandé aux raffineurs de pétroles de diversifier leurs importations. Le pays a prévu un plan permettant de réduire les importations de 25% d’ici mai.
Le pays souhaite baisser le nombre de barils importés chaque mois de 14,8 millions à 10,8 millions. L’Inde incite également les raffineurs à négocier avec leurs producteurs pour obtenir de meilleurs tarifs.
Cette tendance n’est pas nouvelle, l’Inde ayant déjà réduit de 4% ses importations venant du Moyen-Orient entre 2016 et 2019. Cette nouvelle balance des pouvoirs est désavantageuse pour l’Arabie Saoudite, qui voit déjà sa demande baissée due à la transition énergétique. Si le pays continue de baisser ses importations saoudiennes, le pays devra chercher d’autres acheteurs.
Quitter le Moyen-Orient, mais pour aller où ?
L’Inde a annoncé que les pays africains joueraient un rôle dans son processus de diversification. Le pays espère également que les sanctions contre l’Iran seront assouplies, lui permettait d’acquérir un pétrole moins cher que celui Saoudien. D’autres alternatives sont possibles, tel que le pétrole Américain, du Venezuela ou du Kazakhstan.
Bien que d’autres alternatives soient disponibles, il est probable que l’Inde peine à réduire sa dépendance aux pays du Moyen-Orient. Ces derniers sont les plus attractifs au niveau tarifaire.
Avec la volonté de l’Inde de diversifier ses importations pétrolières, la géopolitique des énergies est changée. L’Inde cherche à reprendre le pouvoir en utilisant sa demande grandissante pour négocier des prix plus avantageux. Et ce, dans le but de réduire sa dépendance aux pays de l’OPEP. Si l’Inde réussit son pari, cela représentera un changement majeur dans le domaine de la diplomatie des énergies.