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Inde et Guyana : un partenariat énergétique en pleine expansion

La visite historique de Narendra Modi au Guyana ouvre la voie à des accords à long terme pour l’importation de pétrole brut, renforçant les ambitions énergétiques de l’Inde face à une concurrence européenne féroce.

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La récente visite du Premier ministre indien Narendra Modi au Guyana a marqué un tournant dans les relations énergétiques entre les deux nations. Les discussions bilatérales ont mis en lumière le potentiel d’accords à long terme pour l’importation de pétrole brut, alors que l’Inde cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement énergétique.

L’Inde, qui importe la majorité de son pétrole, a vu ses besoins évoluer avec la baisse de sa dépendance au Moyen-Orient. En janvier-octobre 2024, cette région a représenté 45 % des importations indiennes, contre 59 % en 2021. La guerre en Ukraine a accéléré la montée en puissance de la Russie en tant que principal fournisseur, mais les importations provenant de nouvelles régions, comme le Guyana, jouent un rôle clé dans cette stratégie de diversification.

Les opportunités offertes par le Guyana

Le Guyana, petit État d’Amérique du Sud, est devenu un acteur majeur de l’industrie pétrolière depuis le début de sa production de brut en 2019. Ses réserves estimées à 12 milliards de barils de pétrole équivalent, combinées à une production projetée d’un million de barils par jour d’ici 2026, attirent l’intérêt des grandes puissances énergétiques.

En 2021, des cargaisons d’essai de brut Liza, une huile légère à faible teneur en soufre, ont été expédiées vers l’Inde. Ces premières expériences ont démontré la compatibilité du brut guyanais avec les infrastructures indiennes, mais les échanges commerciaux n’ont pas progressé jusqu’ici.

Défis et concurrence

Malgré l’enthousiasme suscité par ces opportunités, des défis importants subsistent. La concurrence européenne pour le pétrole guyanais reste forte, les raffineries européennes étant adaptées à ces types de brut léger. De plus, les raffineries indiennes sont principalement configurées pour traiter des bruts plus lourds et plus acides provenant du Moyen-Orient.

Le différentiel de prix pour le brut Liza, actuellement en baisse par rapport au Brent daté, pourrait cependant jouer en faveur des raffineurs indiens. À 1,80 dollar le baril en dessous du Brent, ce pétrole représente une alternative économiquement viable, à condition que les conditions logistiques et contractuelles soient favorables.

Partenariats en exploration

Outre les accords d’importation, l’Inde s’implique également dans l’exploration pétrolière au Guyana. En janvier 2024, New Delhi a signé un accord de cinq ans permettant à des entreprises comme ONGC Videsh, la branche internationale de l’Oil and Natural Gas Corporation, de soumissionner pour des blocs offshore.

Cette collaboration dans le secteur amont est cruciale pour l’Inde, qui cherche non seulement à sécuriser ses approvisionnements mais aussi à renforcer son expertise technologique et son influence géopolitique. Les discussions en cours ouvrent des perspectives de partenariats stratégiques dans une région en plein essor énergétique.

Un nouvel axe stratégique

Alors que l’Inde réduit sa dépendance à l’égard des producteurs traditionnels, le Guyana émerge comme un partenaire clé. Ce rapprochement s’inscrit dans une stratégie globale visant à sécuriser des approvisionnements fiables tout en élargissant l’empreinte énergétique indienne dans le monde. Si les négociations aboutissent, elles pourraient transformer le Guyana en une pierre angulaire de la politique énergétique indienne.

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