Inde et États-Unis: une Rencontre au Sommet

Joe Biden et son homologue indien, Narendra Modi, se rencontrent en marge du conflit ukrainien.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le président des États-Unis, Joe Biden, s’est récemment exprimé concernant les relations avec l’Inde. Il doit en effet discuter avec le Premier ministre Indien, Narendra Modi, en marge d’une vision conférence. Le conflit en Ukraine constituera sans nul doute un des axes principaux de cette discussion.

Une reprise des échanges entre l’Inde et la Russie

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont accrus. Ils trouvent de nombreux intérêts à commercer ensemble dans le contexte géopolitique actuel.

L’Inde, troisième importateur de pétrole au monde

Le pays est actuellement le troisième plus gros consommateur et sa demande augmente rapidement. Rappelons que l’Inde a une population de 1,36 milliard d’habitants, en faisant le second pays le plus peuplé du monde après la Chine.

Selon les sources de l’International Energy Agency (IAE), le gouvernement indien a fait des progrès remarquables en matière d’accès à l’électricité. Depuis 2000, 700 millions de personnes ont eu accès à l’électricité. Il a, dans le même temps, mis en œuvre une série de réformes concernant le marché de l’énergie.

À mesure que le pays s’urbanise et que le secteur manufacturier se développe, la demande en énergie augmente. Cette demande croissante est satisfaite par diverses sources d’énergie, le charbon restant la principale. Le gouvernement indien continue de se concentrer sur la fourniture d’une énergie sûre, abordable et durable.

Bien que les énergies renouvelables soient une composante essentielle dans le mix énergétique indien, le pays reste aujourd’hui dépendant du pétrole. Or, le pétrole russe représente une opportunité importante pour l’Inde.

Le pétrole russe attire les investisseurs indiens

Depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, les raffineurs indiens se sont se sont précipités sur le pétrole russe. On estime que l’Inde a acheté environ 13 millions de barils de pétrole russe. Ce chiffre doit être mis en perspective avec celui de l’année dernière. En 2021, le pays a acheté 16 millions de barils.

Nous pouvons donc observer une forte croissance dans les importations indiennes en provenance de Russie. Il est nécessaire de rappeler que les deux pays sont des partenaires commerciaux historiques. Ainsi, dans le domaine de la défense notamment, les deux pays collaborent beaucoup.

De nombreux États ont mis en place des sanctions économiques contre la Russie. L’Inde, à l’inverse, n’a pas souhaité s’aligner sur ces mesures. Précisons tout de même que le pays a récemment ouvert une enquête concernant de possibles crimes de guerre en Ukraine.

Ainsi, la majorité des grands importateurs expriment leur aversion envers le brut russe. Pour cette raison, la Russie accorde des remises sur son pétrole. Les sources diffèrent quant au montant de la remise proposée par Moscou. L’agence de pesse turque, AA, évoque une remise de 20 % tandis que l’agence APR souligne une remise de 27 à 30 %. Le pétrole russe est donc disponible à prix réduit pour l’Inde.

La ministre des Finances, Nirmala Sitharman, s’est par ailleurs exprimée au sujet de ses priorités. Elle déclare :

“L’intérêt général de l’Inde est ce que l’on doit garder à l’esprit… Je mettrais les intérêts nationaux de mon pays et sa sécurité énergétique en premier.”

Ainsi, nous devons nous attendre à ce que l’Inde continue de commercer avec la Russie en dépit du contexte international. Les ressources énergétiques russes représentent une aubaine pour assurer la sécurité énergétique du pays à coût réduit.

Joe Biden met l’Inde en garde contre ses importations

Cette rencontre doit éviter la création de tensions entre les deux pays. S’ils ne semblent pas d’accord sur la question des importations, les deux États ont de nombreux avantages à s’entendre sur d’autres points.

Une ligne de conduite susceptible de créer des tensions

Les avis sont plutôt homogènes au sein du gouvernement indien. Les intérêts nationaux et la sécurité énergétique du pays sont la priorité absolue. Par ailleurs, cette réflexion se confirme avec une récente commande de 2 millions de barils à la Russie pour la cargaison de mai.

Toutefois, cette décision ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté internationale. Elle pourrait même être source de tension entre l’Inde et ses partenaires occidentaux. En effet, Joe Biden a réaffirmé sa volonté de maintenir le rouble à la valeur la plus basse. Ainsi, la monnaie russe a plongé immédiatement après le début de la guerre. Toutefois, elle remonte progressivement depuis quelques jours.

Néanmoins, Joe Biden a déclaré ne fixer aucune « ligne rouge » à l’Inde dans ses relations commerciales avec la Russie. Il a également annoncé qu’il ne souhaitait pas voir les importations indiennes en Russie s’accélérer trop rapidement. Un développement encore plus accru des échanges énergétiques entre la Russie et l’Inde pourrait donc créer des tensions entre les deux pays.

Une rencontre au sommet très attendue

De nombreux points doivent être évoqués afin d’éviter une escalade diplomatique. Si l’Inde est proche de la Russie, elle dépend également de ses relations commerciales avec les pays occidentaux. De la même manière, les États-Unis ont de nombreux intérêts dans la zone du sud de l’Asie, et l’Inde représente un allié de poids.

Daleep Singh, conseiller adjoint américain à la sécurité nationale pour l’économie internationale, s’est récemment rendu en Inde pour préparer cette réunion. Il a notamment déclaré que les États-Unis étaient prêts à aider l’Inde à diversifier ses approvisionnements en énergie et en matériel de défense. La stratégie américaine afin de contrer l’influence commerciale russe dans la zone de l’Asie du sud se met donc en place.

Toutefois, précisons que selon les analystes, les fournitures russes sont plus compétitives en termes de coûts et sont vitales pour l’Inde. C’est d’autant plus vrai dans le domaine de la défense : le pays doit faire face à la Chine, qui possède une armée bien supérieure.

Enfin, M. Biden et M. Modi discutent également d’une coopération sur toute une série de questions. Elles portent notamment sur la fin de la pandémie de COVID-19, la lutte contre la crise climatique, le renforcement de l’économie mondiale ou encore le maintien de l’ordre international.

Ainsi, pour conclure, les enjeux autour de cette rencontre sont nombreux. Toutefois, la question prioritaire reste celle de l’approvisionnement énergétique de l’Inde. Au vu de la position actuelle du pays, il est peu probable que celle-ci abandonne ses importations russes. Les États-Unis ne pourront certainement pas s’aligner sur les prix compétitifs du pétrole russe.

Cependant, des accords pourraient être trouvés afin de diversifier les sources d’approvisionnement en matière énergétique et de défense. Ils auraient pour effet de réduire la dépendance de l’Inde vis-à-vis de la Russie, et par la même occasion l’influence russe dans la région.

La Chine transfère ses capitaux miniers vers la Russie pour contourner les blocages occidentaux

La Chine réduit ses positions minières au Canada et au Groenland, freinée par des cadres réglementaires hostiles, et consolide ses investissements publics en Russie arctique pour sécuriser ses approvisionnements stratégiques.

Erdogan propose un cessez-le-feu ciblé sur les ports et infrastructures énergétiques ukrainiens

Le président turc a suggéré à Vladimir Poutine un cessez-le-feu limité visant les sites portuaires et énergétiques en Ukraine, afin de réduire les risques pour les installations stratégiques et d’ouvrir la voie à des négociations.

Inde et Russie scellent un axe pétrolier pour contourner les sanctions occidentales

New Delhi et Moscou renforcent leur corridor énergétique malgré les pressions tarifaires et réglementaires américaines, maintenant des flux pétroliers soutenus par des mécanismes logistiques et financiers alternatifs.
en_11407771230540

Washington verrouille la Grèce comme pivot gazier euro-atlantique face à Moscou et Pékin

Les États-Unis ancrent leur présence énergétique en Méditerranée orientale, en consolidant un corridor gazier via la Grèce vers l’Europe centrale, au détriment des flux russes et de l’influence logistique chinoise sur le port du Pirée.

France et Chine préparent un groupe climat pour sécuriser nucléaire et cleantech

Paris et Pékin s’accordent sur la création d’un groupe de travail bilatéral climat, centré sur les technologies nucléaires, les énergies renouvelables et le maritime, dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre la Chine et l’Union européenne.

La Turquie vise des parts dans le gaz américain pour renforcer ses exportations vers l’Europe

Ankara prévoit d’investir dans la production de gaz aux États-Unis afin de sécuriser son approvisionnement en GNL et de devenir un fournisseur clé pour le sud de l’Europe, selon le ministre turc de l’Énergie.
en_11404441230540

Ankara alerte sur la sécurité énergétique après des attaques contre des tankers russes

Trois navires russes visés au large de la Turquie ravivent les inquiétudes d’Ankara quant à la sécurité de l’approvisionnement gazier et pétrolier en mer Noire, ainsi que la vulnérabilité de ses infrastructures sous-marines.

La Roumanie place Lukoil sous contrôle temporaire pour éviter une crise énergétique

Bucarest autorise une prise en main exceptionnelle des actifs locaux de Lukoil, afin d’éviter un choc d’approvisionnement tout en respectant les sanctions internationales visant le groupe russe. Trois repreneurs sont déjà en discussions avancées.

L’Union européenne réclame des garde-fous dans l’accord douanier avec les États-Unis

Les gouvernements européens souhaitent intégrer des clauses de sauvegarde et un mécanisme de révision dans l'accord commercial conclu avec Washington afin de limiter les risques d’un afflux de produits américains sur leur marché.
en_1140290956540

Une frappe de drone neutralise Khor Mor et provoque un effondrement électrique au Kurdistan

Le champ gazier de Khor Mor, opéré par Pearl Petroleum, a été frappé par un drone armé, interrompant la production et provoquant des coupures d’électricité touchant 80 % de la capacité énergétique du Kurdistan irakien.

Les Émirats arabes unis lancent un plan énergétique de 1 milliard $ au Yémen

Global South Utilities investit 1 milliard $ dans de nouveaux projets solaires, éoliens et de stockage pour renforcer les capacités énergétiques du Yémen et étendre son influence dans la région.

Le Royaume-Uni et FirstRand mobilisent $150mn pour accélérer la transition énergétique africaine

British International Investment et FirstRand s’allient pour financer la décarbonation des entreprises africaines, à travers une facilité ciblée sur le soutien aux secteurs les plus émetteurs de carbone.
en_114026261138540

La Hongrie s’engage à soutenir la Serbie après l’arrêt des livraisons de pétrole

Budapest se mobilise pour assurer l’approvisionnement pétrolier serbe, menacé par la suspension des flux via la Croatie après les sanctions américaines contre la raffinerie NIS, détenue majoritairement par la Russie.

La Russie intensifie son rapprochement énergétique avec la Chine malgré les sanctions

Moscou affirme vouloir accroître ses exportations de pétrole et de gaz naturel liquéfié vers Pékin, tout en consolidant la coopération bilatérale dans un contexte de restrictions américaines visant les producteurs russes.

La BEI engage 2 Mds€ pour renforcer l’influence énergétique de l’UE en Afrique

La Banque européenne d’investissement mobilise 2 Mds€ de financements garantis par la Commission européenne pour des projets énergétiques en Afrique, avec un objectif stratégique inscrit dans la diplomatie énergétique de l’Union européenne.
en_11402411136540

Les recettes pétro-gazières russes chutent de 35 %, lestées par les sanctions

La Russie subit une baisse structurelle de ses revenus énergétiques alors que les sanctions renforcées contre Rosneft et Lukoil fragilisent les flux commerciaux et aggravent le déficit budgétaire fédéral.

Les États-Unis frappent la logistique pétrolière iranienne et exposent les acteurs asiatiques

Washington impose de nouvelles sanctions ciblant navires, armateurs et intermédiaires en Asie, rendant plus risqué le commerce de pétrole iranien et redéfinissant le périmètre de conformité maritime dans la région.

Washington autorise les flux vers Paks II et insère des intérêts américains dans le nucléaire hongrois

La licence OFAC sur Paks II permet de contourner les sanctions contre Rosatom en échange d’un ancrage technologique américain, reconfigurant l’équilibre d’intérêts entre Moscou, Budapest et Washington.
en_1140221128540

Les petits États de l’UE renforcent leur influence énergétique en Afrique via Global Gateway

Finlande, Estonie, Hongrie et Tchéquie multiplient les initiatives bilatérales en Afrique pour capter des projets énergétiques et miniers stratégiques dans le cadre du programme européen Global Gateway.

Lula défend une sortie des fossiles sans contrainte face aux tensions à la COP30

Le président brésilien plaide pour une transition énergétique volontaire et sans échéance fixe, tout en évitant d’affronter les intérêts des pays producteurs lors des discussions de la COP30 à Belém.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.