Les investisseurs indiens dans le secteur des crédits carbone redirigent leurs fonds vers des projets d’élimination du carbone tels que l’afforestation, les cuisinières améliorées, REDD+ et le biochar. Cette réorientation est motivée par une faible demande de crédits renouvelables sur le marché volontaire du carbone et par des inquiétudes croissantes sur la réduction de l’additionnalité des projets renouvelables. De plus, l’Inde se tourne également vers le charbon pour répondre à la demande énergétique croissante du pays.
Redirection des investissements
Depuis plusieurs mois, les projets de biochar et d’afforestation attirent davantage d’investissements en Inde. Les crédits de biochar, par exemple, se négocient entre 130 et 150 $/tCO2e, contre seulement 1,4 $/tCO2e pour les crédits issus des énergies renouvelables. Les projets renouvelables deviennent autonomes financièrement grâce à la vente d’électricité, ce qui diminue l’attrait pour les investisseurs de générer des revenus via les crédits carbone.
Les crédits issus des projets renouvelables, basés sur l’évitement des émissions, se vendent moins cher que ceux issus de projets de séquestration, plus prisés sur le marché.
Problèmes de marché et excès de crédits
Le marché volontaire du carbone a également été touché par des problèmes d’intégrité, freinant la demande globale. Par exemple, Verra Carbon Standard a suspendu plusieurs projets de cuisinières en raison de soupçons de surémission de crédits. Par ailleurs, une surabondance de crédits renouvelables limite la demande. En juin 2023, 9 millions de tonnes de crédits renouvelables ont été émises, une hausse de 49,7 % par rapport au mois précédent.
Les développeurs continuent de certifier de nouveaux projets renouvelables, mais ceux cherchant des revenus substantiels explorent désormais d’autres segments plus rentables.
Perspectives et réalités du marché
Les projets d’énergies renouvelables continuent d’attirer les investisseurs, car ils permettent de générer des crédits rapidement et à moindre coût comparé aux projets basés sur la nature, qui nécessitent plus de temps et de ressources. Certains acteurs du marché prévoient une légère amélioration de la demande de crédits carbone au second semestre de 2024, bien que les crédits issus des projets de séquestration continuent probablement à attirer une prime.