La centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold, située en Moselle, est au cœur d’une inquiétude grandissante parmi ses salariés et les élus syndicaux. Cette inquiétude a même entrainé un blocage de l’usine par une partie de ses employés. Cette préoccupation découle d’une série de facteurs complexes, notamment le contexte politique actuel marqué par les élections législatives anticipées, et l’incertitude entourant deux projets majeurs : la conversion à la biomasse et la production d’hydrogène.
Les enjeux politiques
Lors d’une réunion récente à Bercy, Thomas About, délégué CFDT, a exprimé les difficultés rencontrées. Le climat politique, avec les élections législatives en cours, complique les discussions et la prise de décisions. Cependant, un calendrier de rencontres tripartites entre l’État, l’entreprise et les partenaires sociaux a été établi. Ce dialogue inclus également la Direction générale de l’énergie et du climat, une instance pérenne, quel que soit le gouvernement en place.
Projets en suspens
Les projets de conversion de la centrale au charbon en unité de biomasse, promesse d’Emmanuel Macron, et de production d’hydrogène sont actuellement en suspens. L’inquiétude parmi les salariés grandit, accentuée par l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. David George, représentant CFDT, souligne l’incapacité du gouvernement à fournir des réponses concrètes, laissant les travailleurs dans une incertitude prolongée.
Actions des salariés
En réponse à cette situation, des employés ont initié des actions de visibilité, comme le filtrage du rond-point près de la centrale et la génération de fumée noire visible depuis plus d’une semaine. Ces mesures visent à attirer l’attention du gouvernement et de la direction de GazelEnergie sur l’urgence de la situation et la nécessité de décisions rapides pour garantir l’avenir des employés.
Perspective économique et sociale
Les syndicats ont demandé à l’actionnaire de garantir les emplois jusqu’en 2028, soulignant l’importance de la continuité de l’activité pour la région. Le cabinet du ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a qualifié la réunion de « constructive », affirmant que la CFDT et le gouvernement sont alignés sur l’objectif de sortie du charbon, tout en assurant la continuité de l’activité et en accélérant la réindustrialisation de la Moselle.
L’incertitude entourant l’avenir de la centrale à charbon de Saint-Avold reflète des enjeux politiques et économiques complexes. La coordination entre les différents acteurs, la mise en œuvre rapide des projets de conversion et le soutien aux salariés seront essentiels pour stabiliser la situation. La direction, les syndicats et le gouvernement doivent travailler de concert pour garantir une transition énergétique juste et pérenne.