Un projet ambitieux.
Le 10 avril dernier, le gouvernement d’Afrique du sud a inauguré le plus grand projet solaire photovoltaïque. Le lendemain le gouvernement annonçait le confinement du payer pour contrer la pandémie de la COVID-19.
Le projet solaire « Sirius and Dyason’s Klip 1 and 2 » aussi connu sous le nom de « Upington Solar Complex » propose 3 projets de 86MW chacun à l’Afrique du Sud
La société norvégienne Scatec Solar à l’origine de ce projet, est présente en Afrique du Sud depuis 10 ans, et ce projet solaire est son quatrième dans le pays.
Depuis que le gouvernement Sud-Africain a introduit le Programme d’Achat Indépendant d’Énergie Renouvelable (REIPPPP) en 2011, l’Afrique du Sud a acheté 1,5GW de production d’énergie solaire. Depuis, Scatec Solar a remporté des contrats pour des projets solaires qui ont eu lieu durant la première, seconde et quatrième phase du Programme.
Pour la quatrième phase du programme, l’entreprise norvégienne a signé des accords d’achat d’électricité pour des projets de 258MW à Upington dans le Cap Nord en avril 2018. Scatec Solar a été le fournisseur d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction pour les différents projets du Programme, et fournira l’exploitation, la maintenance et la gestion du site photovoltaïque.
L’achèvement de ce projet solaire porte la capacité opérationnelle globale de Scatec Global en Afrique du Sud à 448MW, faisant de cette entreprise le principal acteur du secteur solaire dans le pays. Par ailleurs, le projet a permis d’augmenter les actifs de la société de 60%.
Le gouvernement Sud-Africain a concu le REIPPPP avec beaucoup de soin pour éviter des problèmes qui ont eu lieu dans d’autres pays explique Jaco Uys, Chef de projet senior chez Scatec Solar dans PV-Tech, « Il y a beaucoup de documents juridiques pour s’assurer que le cadre pour toutes les parties est très bien défini. Cela a permis aux investisseurs étrangers d’avoir suffisamment de confort pour venir investir dans le pays, et Scatec Solar était l’un d’entre eux ».
Un projet solaire soucieux de l’environnement et moteur pour le secteur de l’emploi Sud-Africain
Jaco Uys explique ensuite que, les projets doivent être soumis à une autorisation environnementale avant d’être intégré au programme, « Le REIPPPP est un processus assez onéreux, mais il a été couronné de succès dans une large mesure grâce à cela. Tous les projets doivent répondre à des conditions strictes en matière d’emploi de la population locale, d’utilisation d’équipements construits dans le pays, de droits du travail et de questions environnementales ».
Aux vues de la nature aride du site accueillant le projet solaire, l’utilisation de l’eau est la préoccupation environnementale majeure, explique Uys. Pour se faire, la société a installé un compteur d’eau, régulièrement contrôlé par le responsable de la conformité environnementale (ECO). Aussi, la société a dû construire un pont car l’une des routes d’accès au site du projet traversait un cours d’eau.
Le site se situant en zone désertique, les travaux n’ont pas causé de perturbations majeures, ni de problèmes avec la faune locale.
En termes de respect des obligations locales concernant l’emploi, Scatec Solar a pu recruter de la main d’œuvre facilement, et directement dans la région.
« La construction de ces installations nécessite toujours une grande quantité de main-d’œuvre et il a donc été relativement facile pour le projet d’atteindre les chiffres promis », dit-il, « Il était également extrêmement important pour le projet solaire de s’assurer que les chiffres réels des objectifs de développement économique atteignent ou dépassent les chiffres de l’appel d’offres auxquels il s’était engagé, car ces chiffres sont vérifiés par le Département des ressources minérales et de l’énergie, ainsi que par le Bureau des producteurs indépendants d’électricité (IPP). S’ils ne sont pas atteints, cela entraîne soit des pénalités importantes, soit, en cas de transgressions répétées, une résiliation éventuelle », explique M. Uys.
Le défi d’une construction en milieu désertique
La société a travaillé avec les représentants locaux pour créer un forum communautaire local dans le but de garantir un processus d’engagement clair, équitable et cohérent avec la population Sud-Africaine. « Il a été assez difficile de mettre en place le forum ; il a fallu un certain temps pour obtenir l’adhésion de la communauté. Mais dès que le forum a été établi, les choses sont devenues beaucoup plus faciles, donc pour nous, c’était une leçon apprise et, à l’avenir, nous ferons la même chose »
« Ce n’est pas un désert complet, donc le sable n’est pas un problème. Le problème majeur est la chaleur, elle peut atteindre 50°C en été, et les modules photovoltaïques peuvent être moins efficaces sous ces conditions. Cependant, l’irradiation est incroyablement élevée et les performances de la centrale sont en fait, meilleures que prévues » explique Uys.
Un autre défi posé par les conditions arides provient du sol car, il est très dur, ce qui signifie que les trous pour placer les trackers doivent être percés à l’avance (une pratique rarement nécessaire en Europe). Chacun des trois projets à Upington ont nécessité 22 000 trous pour être pré-percés. Puis, des tranchées pour le câble ont dû être découpées à la machine à la place d’être creuse à la main, nous explique Uys.
Léa Houël