Un accord franco-allemand va être signé la semaine prochaine pour “sécuriser les capacités d’importation d’électricité” en France, a annoncé vendredi le gouvernement français à la presse.
Cet hiver, l’électricité pourrait venir à manquer en France, dont le courant est à 70% d’origine nucléaire.
Le pays est en effet fragilisé par une bien moindre disponibilité de son parc nucléaire, avec environ la moitié des 56 réacteurs à l’arrêt en raison de maintenances programmées ou de travaux liés à des problèmes de corrosion et des retards dans le calendrier de remises en route.
Dans ce contexte incertain pour la sécurité énergétique, le gouvernement mise sur “deux points cruciaux pour sécuriser le passage de l’hiver” et éviter les coupures ciblées: “les efforts de sobriété énergétique” et “la solidarité énergétique européenne”.
Sur ce dernier levier, un “accord franco-allemand” est sur le point d’aboutir pour “sécuriser les capacités d’importation d’électricité” en France, a-t-on appris par le ministère de la Transition énergétique.
“Le gouvernement oeuvre au niveau européen pour s’assurer que les États membres voisins et l’Allemagne en particulier jouent le jeu de la solidarité énergétique en permettant d’exporter de l’électricité vers la France au maximum des capacités”, a-t-on indiqué.
“Les résultats de ces travaux sont positifs et devraient aboutir à la signature d’un accord avec l’Allemagne la semaine prochaine”, a souligné le ministère.
Il doit permettre de “maximiser” les capacités d’exportation d’électricité de l’Allemagne vers la France.
Paris envoie déjà du gaz à son voisin allemand depuis mi-octobre pour l’aider à surmonter le tarissement des flux de gaz russe.
L’enjeu est de s’assurer que “la capacité minimale est bien mise et est maximisée au-delà du cadre européen en particulier lors de journées de tension sur le réseau électrique en France”, explique une source gouvernementale.
Cet accord concrétisera un accord d’entraide gaz-électricité formalisé le 5 septembre entre les dirigeants français et allemand, Emmanuel Macron et Olaf Scholz.
Les deux dirigeants avaient convenu que la France livre davantage de gaz à l’Allemagne, qui pourrait en retour fournir, si besoin, de l’électricité à son voisin fragilisé par une production nucléaire au plus bas.
Le gestionnaire français du réseau de transport d’électricité RTE s’est par ailleurs félicité vendredi du “renforcement” à compter de la mi-novembre de “la capacité physique d’échange avec la Belgique et l’augmentation par les gestionnaires allemands des capacités offertes aux interconnexions existantes”, conduisant “à augmenter le potentiel d’import, et donc à renforcer la sécurité d’approvisionnement”.