Le fabricant d’utilitaires à hydrogène Hyvia, une coentreprise entre Renault et le producteur de piles à combustibles Plug, a été placé en liquidation judiciaire, mettant ainsi fin à ses activités. Basée à Flins, en région parisienne, l’entreprise comptait 110 salariés et s’était engagée dans la production d’utilitaires à hydrogène, un segment de marché jugé trop limité pour justifier sa viabilité économique.
Les difficultés liées à l’émergence du marché hydrogène
Les difficultés rencontrées par Hyvia découlent principalement de la lente progression des écosystèmes de mobilité hydrogène en Europe. Selon un communiqué de l’entreprise, le développement de ces technologies de propulsion, ainsi que l’innovation nécessaire pour rendre ces véhicules compétitifs, ont entraîné des coûts très élevés, incompatibles avec les revenus générés par l’activité. Hyvia était en cessation de paiement depuis décembre 2024, et la liquidation a été prononcée après l’absence d’offre de reprise solide lors du processus de recherche de repreneurs mené par l’administrateur judiciaire.
L’insuffisance de l’hydrogène vert, frein majeur au développement
L’un des facteurs majeurs expliquant cette situation est l’insuffisance de l’approvisionnement en hydrogène « vert », produit à partir d’énergies renouvelables. Le patron de Renault, Luca de Meo, a souligné début février devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale que, bien que les véhicules à hydrogène présentent certains avantages par rapport aux véhicules électriques, tels qu’une autonomie plus longue et des temps de recharge plus rapides, le marché n’est pas encore assez mature. Il a ajouté que les véhicules étaient vendus « à perte », faute de demande suffisante.
Les ambitions de Renault face à la concurrence
En 2022, Hyvia avait débuté l’assemblage de piles à combustibles dans l’ancienne usine de Flins, un site historique de Renault, où les véhicules utilitaires à hydrogène étaient également assemblés à Batilly, dans le département de Meurthe-et-Moselle. L’objectif de Renault était de se positionner face à des concurrents tels que Stellantis, Hyundai et Toyota, qui développent également des véhicules à hydrogène.
Un avenir incertain pour les employés et les projets de Renault
Malgré la liquidation de Hyvia, Renault poursuit son engagement dans la mobilité hydrogène. Le groupe prévoit que son futur utilitaire de la coentreprise Flexis, prévue pour 2026, puisse être équipé d’une pile à combustible. Ce projet pourrait offrir un modèle plus viable dans un marché encore en construction. En attendant, la direction de Hyvia a annoncé que tous les salariés seront accompagnés ou reclassés, avec le soutien des actionnaires, dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi.