Les quatre gestionnaires de transport de gaz français, espagnol et portugais ont signé un accord de coopération industrielle pour le développement du projet H2Med, le futur pipeline sous-marin qui doit acheminer de l’hydrogène renouvelable depuis la péninsule ibérique vers le nord de l’UE.
Le gestionnaire du réseau de transport de gaz espagnol Enagás, les Français GRTgaz et Teréga et le portugais gaz REN “ont signé un protocole d’accord pour formaliser leur engagement à collaborer de manière coordonnée au développement conjoint de H2Med”, ont-ils annoncé dans un communiqué conjoint.
Ils soumettront jeudi à la Commission européenne le projet H2Med comme candidat au “Projet d’intérêt commun”, un statut qui permet d’obtenir des financements européens.
Comme pour l’aéronautique et Airbus, ce protocole lance la première étape d’une coopération industrielle entre les trois pays européens après le mandat donné par les trois gouvernements concernés lors du sommet Euromed du 9 décembre.
Les pays y ont lancé officiellement cet ambitieux projet de pipeline d’hydrogène, soutenu par la Commission européenne, avec l’objectif de rendre ce corridor opérationnel en 2030.
Ce pipeline sous-marin doit permettre d’acheminer de l’hydrogène dit “vert” – fabriqué à partir d’électricité renouvelable – depuis la péninsule ibérique, qui ambitionne de devenir un champion de cette énergie du futur, via la France vers le nord de l’UE.
La France n’exclut toutefois pas qu’il transporte aussi de l’hydrogène produit à partir du nucléaire.
Le projet prévoit le développement d’une interconnexion d’hydrogène entre le Portugal et l’Espagne (Celórico-Zamora) ainsi que du développement d’un gazoduc maritime reliant l’Espagne et la France (dit “BarMar” pour Barcelone-Marseille) afin de transporter l’hydrogène renouvelable de la péninsule ibérique vers l’Europe centrale.
Il constituera “le premier pilier de la dorsale européenne de l’hydrogène, qui vise à accélérer la décarbonation de l’Europe en créant l’infrastructure d’hydrogène nécessaire au développement d’un marché de l’hydrogène compétitif, liquide et paneuropéen”, a indiqué le transporteur de gaz français GRTgaz.
“Ce corridor, une révolution par son ampleur, a vocation à rejoindre l’Allemagne qui souhaite importer de l’hydrogène pour alimenter son industrie” et réduire leur dépendance au gaz russe, a expliqué à l’AFP Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz.
Cet “hydrogénoduc” pourra transporter à l’horizon 2030 jusqu’à 2 millions de tonnes par an, soit 10% de la consommation européenne prévue à cette date.
L’UE prévoit de produire 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable d’ici 2030 et d’en importer 10 millions de tonnes supplémentaires, essentiellement pour décarboner l’industrie.