Centrica et National Gas ont mené à bien un essai inédit consistant à injecter un mélange de 2 % d’hydrogène vert dans le National Transmission System (NTS), le réseau national britannique de transport de gaz. Ce gaz mélangé a ensuite été utilisé pour produire de l’électricité dans la centrale électrique de Brigg, appartenant à Centrica, fournissant directement le réseau électrique national.
Cette expérimentation marque une première opérationnelle au Royaume-Uni, démontrant que l’infrastructure énergétique existante peut intégrer de l’hydrogène sans modification majeure. L’essai valide la faisabilité technique et opérationnelle de l’intégration partielle d’hydrogène dans les centrales thermiques flexibles, appelées à fonctionner lorsque la production renouvelable est insuffisante.
Une solution compatible avec les infrastructures existantes
La centrale de Brigg, conçue pour répondre à des pics de consommation, a ainsi pu fonctionner sans interruption à partir de ce mélange, prouvant que les unités de production électrique peuvent être adaptées à cette transition. L’opération s’inscrit dans la stratégie du Royaume-Uni visant à garantir une production d’électricité décarbonée d’ici 2030.
L’initiative intervient alors que le gouvernement britannique a terminé une consultation publique sur l’usage de l’hydrogène dans le réseau de gaz. Le projet actuel envisage un taux d’injection jusqu’à 2 %, seuil qui pourrait être augmenté à 5 % si une décision stratégique est prise, selon les deux entreprises.
Perspectives industrielles et demande future
National Gas avait déjà effectué des essais de mélange d’hydrogène sur des tronçons désaffectés du réseau dans le cadre de son projet FutureGrid mené en Cumbria. La collaboration avec Centrica ouvre désormais la voie à un déploiement à l’échelle industrielle, avec pour ambition de sécuriser des investissements et de créer de nouveaux débouchés pour les producteurs d’hydrogène.
Ce test intervient également dans le contexte de l’expansion prévue de l’unité de production d’hydrogène vert de Centrica à Easington, ainsi que du développement du pipeline d’hydrogène de Humber. Les deux partenaires estiment que ces projets pourraient stimuler l’économie régionale, notamment dans les zones industrielles du nord-est de l’Angleterre.
Une coordination attendue entre politique et industrie
Pour les dirigeants de Centrica et National Gas, la réussite de cette démonstration renforce la nécessité d’une décision gouvernementale rapide afin d’établir un cadre clair sur les niveaux d’injection autorisés. Ils soutiennent que cette orientation permettrait d’accélérer les investissements dans l’hydrogène, tout en réduisant les incertitudes techniques et réglementaires.
Le secrétaire général du syndicat GMB, Gary Smith, a déclaré que ce succès montre le potentiel des régions industrielles à contribuer activement à la sécurité énergétique du pays et à la création d’emplois qualifiés, à condition que les pouvoirs publics assurent un soutien cohérent à la filière.