L’hydrogène bas-carbone sera un allié de choix pour la transition énergétique, et l’Australie pourrait bien en profiter. Le pays pourrait récupérer jusqu’à 90 milliards de dollars en 2050 sur ce marché émergent, sous certaines conditions.
L’hydrogène bas-carbone australien : 90 milliards de dollars en 2050
Dans un rapport, Wood Mackenzie étudie l’état du marché de l’hydrogène bas-carbone en Australie. Le cabinet de recherche et de conseil a ainsi donné des prévisions concernant ce marché grandissant avec la transition énergétique. Le commerce australien d’hydrogène à faible émission de carbone pourrait représenter 50 à 90 milliards de dollars d’ici 2050.
Le marché est en pleine croissance, à l’heure où les énergies propres et renouvelables commencent à remplacer les combustibles fossiles. Pour rappel, l’hydrogène bas-carbone ne contient que très peu d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Il est produit par électrolyse de l’eau et son développement croissant en fait une source d’énergie convoitée.
Un potentiel pour l’irradiation solaire
Cette hausse de la demande d’hydrogène « propre » ou bas-carbone, l’Australie l’utilise pour devenir un acteur majeur. Le pays a d’abord montré son potentiel concernant les énergies renouvelables, notamment pour l’irradiation solaire. Il figure également parmi les meilleurs États pour la capture et le stockage du carbone à grande échelle (CSC).
4,25 GW de projet d’hydrogène
Ensuite, le pays s’est imposé comme une référence en ce qui concerne l’énergie hydrogène. Ainsi, l’Australie est désormais le deuxième plus grand propriétaire de projets d’hydrogène au monde, juste derrière les Pays-Bas. Rien que cette année, le pipeline australien de projets avancés et précoces a augmenté de 45%, pour atteindre 4,25 GW.
Prakash Sharma, responsable des marchés et des transitions pour Wood Mackenzie, est revenu sur ce bond de l’hydrogène en Australie. Selon lui, le pays a tout à y gagner :
« Les marchés d’exportation de l’Australie – Japon, Chine, Inde et Europe – sont des émetteurs de carbone et importateurs de ressources naturelles. Alors que ces pays élèvent leurs ambitions climatiques, ils devront s’approvisionner en énergie propre. Une source stable et fiable d’approvisionnement en hydrogène à faible émission de carbone devient essentielle. »
L’hydrogène bas-carbone : Un défi financier à surmonter
Mais avant d’atteindre les 90 milliards de dollars prévus pour le milieu du siècle, le marché australien affrontera deux obstacles. D’une part, la compétitivité des coûts est un problème selon Wood Mackenzie, mais ceux-ci devraient diminuer avec le temps.
Les réductions de coûts arriveront principalement avec la fabrication automatisée à grande échelle d’électrolyseurs. Mais aussi l’augmentation de la taille du système et la baisse générale des coûts de l’électricité renouvelable. Les coûts de livraison auront aussi une tendance à la baisse, jusqu’à atteindre 2 dollars américains par kilogramme.
La question du transport de l’hydrogène
Le second défi consiste lui à déterminer la meilleure méthode de transport pour les chaînes d’approvisionnement et d’exportation de l’Australie. Plusieurs pistes sont à l’étude : l’hydrogène liquide (LH2), les transporteurs d’hydrogène organique liquide (LOHC) et l’ammoniac (NH3), notamment. Le choix du support efficace dépend de l’utilisation finale, mais aussi des exigences de pureté et de stockage.
En 2050, la part du pays sur le marché mondial pourrait atteindre 25 à 45 millions de tonnes (Mt). Cela permettrait une plus grande distribution de l’hydrogène australien, notamment vers la région asiatique qui souhaite se dé-carboniser. Déjà bien implanté sur le marché du renouvelable, l’Australie se spécialise donc dans l’hydrogène bas-carbone.