Le Nuevo León, région industrielle clé au Mexique, s’engage dans une initiative internationale pour promouvoir l’hydrogène bas-carbone. L’État a rejoint le programme Hydrogen for Development (H4D), lancé par la Banque mondiale en 2022, avec pour objectif de développer une économie hydrogène durable dans les pays en développement.
Selon Natalia De la Fuente, Directrice de la Sécurité et Transition Énergétique de l’Agence des Énergies Renouvelables de Nuevo León, cette initiative vise à « échanger des connaissances et pratiques exemplaires pour renforcer l’élan mondial de l’hydrogène. »
Défis pour l’expansion des capacités
Le programme nécessite des investissements significatifs dans les infrastructures d’énergies renouvelables. Actuellement, Nuevo León exploite 1 000 MW de capacités renouvelables sur un total de 8 000 MW installés. Cependant, l’Agence des Énergies Renouvelables souligne qu’une augmentation de ces capacités est cruciale pour répondre à la demande croissante d’hydrogène vert.
L’initiative est complétée par la participation de Nuevo León au réseau régional h2 Regional Energy Hub, un partenariat avec Houston pour développer des chaînes d’approvisionnement locales et intégrer l’hydrogène dans différents secteurs industriels.
Obstacles financiers et réglementaires
Malgré ces avancées, la production d’hydrogène à grande échelle reste un défi. La Banque mondiale met en avant des obstacles financiers, réglementaires et technologiques, particulièrement en Amérique latine. Les projets nécessitent une réduction des coûts grâce à des innovations comme l’amélioration de l’efficacité des électrolyseurs ou la baisse des risques financiers pour attirer des investisseurs.
Le Global Hydrogen Review 2024 de l’Agence internationale de l’énergie estime que l’Amérique latine doit augmenter sa capacité en énergies renouvelables de 140 % d’ici 2030 pour atteindre un potentiel de 7 millions de tonnes d’hydrogène bas-carbone par an.
Pression sur le marché des I-REC
En parallèle, le développement de l’économie de l’hydrogène au Mexique génère une demande croissante pour les certificats internationaux d’énergies renouvelables (I-REC). Ces certificats assurent la traçabilité et la conformité environnementale des projets d’énergie verte.
Cependant, selon Normex, l’organisme émetteur des I-REC au Mexique, l’offre reste limitée. En 2024, seules 0,31 MW de nouvelles capacités ont été enregistrées pour la certification, contre 798 MW en 2023. Cette faible progression exerce une pression à la hausse sur les prix des certificats, atteignant 2,15 USD/MWh pour les technologies de 2024.
Normex souligne que la dynamique actuelle, combinée à une demande croissante et une faible augmentation des infrastructures certifiées, pourrait maintenir ces prix élevés à moyen terme, posant un défi pour la compétitivité des projets d’hydrogène vert.