L’hydroélectricité chinoise est en plein essor cette année. L’année 2022 est marquée par des précipitations accrues atteignant des records dans certaines régions. Ces précipitations, allant jusqu’aux inondations, ont entraîné de nombreux dégâts dans plusieurs régions de Chine. Malgré ces dégâts, ces précipitations records sont une aubaine pour la Chine d’un point de vue énergétique. Elles stimulent la production d’hydroélectricité dans un contexte environnemental et géopolitique sous tension.
L’hydroélectricité stimulée par les fortes précipitations
Une année marquée par des précipitations records
En Chine, cette année, les précipitations ont été plus importantes que les années précédentes. La saison de l’été est réputée pour être accompagnée d’intenses précipitations et inondations. Mais l’année 2022 est marquée par des précipitations accrues atteignant des records dans certaines régions. Selon Reuters, la moyenne des précipitations était 10,7% plus élevées que les normales.
Des précipitations qui ont permis le remplissage des barrages
De mars à mai, la Chine a enregistré ses plus fortes précipitations depuis 60 ans. Ces précipitations ont permis de remplir les lacs d’accumulation des puissants barrages de la région afin de produire davantage d’hydroélectricité, ainsi que de remplir les réservoirs pour les prochains mois.
Ce remplissage a mené une augmentation de la production d’hydroélectricité de plus 18%, selon Reuters, pour les cinq premiers mois de l’année en comparaison à ceux de l’année précédente. Entre mai 2021 et mai 2022, la production a augmenté de 27% pour atteindre 121,7 milliards de kWh.
Cette production croissante est combinée à une baisse de la demande, conséquence des restrictions liées à la COVID-19. Ce qui a permis à la Chine d’éviter les pénuries d’électricité – survenues les années précédentes dues aux sécheresses qui affectent les niveaux d’eau des barrages.
L’hydroélectricité, un atout majeur atteindre les objectifs climatiques
La Chine, championne des énergies renouvelables
La Chine a confirmé sa volonté d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060 lors de la COP de Glasgow, en novembre 2021. Néanmoins, sa relation avec le changement climatique est ambiguë. Le pays est à la fois le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre mais aussi le champion mondial des énergies renouvelables.
Le mix électrique chinois est encore largement carboné: 60% de l’électricité est produite à partir de charbon (contre 75% en 2010), de 3 à 5% de gaz naturel et pour le reste d’énergies renouvelables – hydraulique, vent, solaire. Malgré tout, la Chine est en tête des régions du monde en ce qui concerne le déploiement des énergies renouvelables. Selon le rapport de l’IEA sur l’électricité renouvelable publié en mai 2022, elle représentait 46% des ajouts de capacités renouvelables en 2021.
L’hydroélectricité chinoise croissante
Concernant l’hydroélectricité, la production chinoise représente plus de la moitié de la croissance mondiale. Le pays est le premier producteur d’hydroélectricité. La mise en service de plusieurs unités à la centrale hydroélectrique chinoise de Baihetan, par exemple, a contribué à l’accélération mondiale des expansions hydroélectriques.
Le barrage est le deuxième plus puissant au monde après celui des Trois-Gorges, également chinois. Selon l’International Hydropower Association, seule la Chine, premier producteur d’hydroélectricité, suit le rythme de la trajectoire « zéro » pour l’hydroélectricité. Elle a ajouté environ 23 GW de nouvelle capacité hydroélectrique en 2021.
Des impacts sur un marché du gaz sous tension
Compte tenu des récentes fermetures à Shanghai ainsi que des restrictions liées à la COVID-19 qui ont ralenti les activités commerciales et industrielles, la demande en électricité a baissé. La production d’électricité renouvelable, dont l’hydroélectricité, permet de répondre à la plus faible demande en électricité et a ainsi permis de limiter le besoin en importation de gaz naturel – un avantage considérable pour la Chine dans un contexte international sous tension depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les importations chinoises de GNL ont chuté de 20% les cinq premiers mois en comparaison à l’année précédente. Ce phénomène impacte à la fois la Chine mais également l’ensemble de la sphère internationale car cette baisse des importations permet de limiter les prix croissants du gaz naturel.
En somme, l’augmentation de la production d’hydroélectricité, combinée à la baisse de la demande, leur a permis de réduire leurs factures de gaz naturel et de baisser les prix du marché. Cet essor souligne que la Chine est championne en matière de déploiement des énergies renouvelables. L’hydroélectricité est un atout majeur pour la Chine dans l’atteinte de ses objectifs climatiques.