Face à « la demande croissante » de gaz dans le contexte de la guerre en Ukraine, « nous avons l’intention de poursuivre l’exploration pétrolière dans nos eaux territoriales avec l’aide de pays voisins », indiquait récemment le chef du gouvernement libyen.
« Le mémorandum turco-libyen est fondé sur des accords bilatéraux conclus avant 2011. (…) Il est de notre droit de signer n’importe quel accord (…) de coopération avec d’autres pays », a déclaré M. Dbeibah mercredi soir à Tripoli, lors d’une rencontre avec des organisations féminines.
Le mémorandum, signé lundi lors de la visite à Tripoli d’une délégation turque de haut niveau, est intervenu trois ans après la signature par les deux parties d’un accord controversé de délimitation maritime en 2019.
Forte de cet accord, la Turquie a fait valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale, au grand dam de la Grèce et de l’UE. Réagissant au mémorandum signé lundi, le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a estimé que le gouvernement de Tripoli était dépourvu de « légitimité » pour sceller un tel accord.
« Peu nous importe les positions des Etats qui s’y opposent. Ce qui nous importe, c’est de répondre aux interrogations des Libyens et de dissiper leurs doutes », a répondu M. Dbeibah. Chypre, l’Egypte et la Grèce estiment que l’accord de délimitation maritime turco libyen de 2019 viole leurs droits économiques dans ce secteur où la découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers a aiguisé l’appétit des pays de la région.
Depuis mars, deux gouvernements appuyés par deux camps rivaux dans l’ouest et l’est du pays, se disputent le pouvoir en Libye, qui a sombré dans le chaos après le soulèvement qui a entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Le camp de l’Est, proche de l’Egypte, a rejeté l’accord signé lundi.