Hy2gen va implanter une unité de production de carburants renouvelables sur le site de la centrale thermique de Gardanne, située dans les Bouches-du-Rhône. Cette centrale était auparavant alimentée au charbon, mais sera désormais alimentée à partir d’hydrogène vert et de biomasse. Toutefois, la capacité de production sera réduite par rapport au projet initial en raison des critiques des riverains lors de la concertation publique.
Un projet modifié pour répondre aux inquiétudes des riverains
Après la concertation publique, Hy2gen a modifié son projet pour tenir compte des critiques des riverains, qui s’inquiétaient pour leur santé dans un territoire déjà fortement industrialisé. Le projet initial prévoyait une production de méthanol pour approvisionner les navires sur les ports de Marseille-Fos et de Toulon, mais cette production a été abandonnée. La future unité ne sera donc plus classée comme Seveso, qui désigne les sites industriels à risques. La capacité de production totale du site sera également réduite de moitié pour atteindre les 50 000 litres de kérosène par jour au lieu des 100 000 litres prévus au départ.
Une production de carburants pour l’aviation
Hy2gen souhaite se concentrer sur la production de carburants pour l’aviation. Le mécanisme pour obtenir ce kérosène se fera par distillation, un processus qui ne nécessite pas l’installation d’une torchère qui inquiétait les riverains. La division par deux de la production permettra également de limiter l’exploitation de bois d’origine forestière pour se concentrer davantage sur des « résidus de biomasse, mais aussi des matières végétales non-alimentaires tels que noyaux d’olives, ceps de vigne ».
Un budget global réduit et une mise en service prévue pour fin 2028
Le budget global de ce nouveau projet est désormais de 250 millions d’euros contre 460 millions d’euros dans la mouture initiale. De nouvelles concertations auront lieu d’ici à l’automne 2023 avant de nouvelles études de faisabilité, puis une enquête publique au premier trimestre 2024. La mise en service de ce projet, présenté jusqu’ici sous le nom de « Hynovera » mais qui va être rebaptisé, est désormais prévue pour fin 2028 avec une cinquantaine d’emplois directs et 200 indirects, selon l’entreprise.
Un partage de site avec une centrale à biomasse
Hy2gen se partagera le site avec une centrale à biomasse exploitée par GazelEnergie, une filiale du groupe EPH de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky et propriétaire foncier du lieu depuis 2019. Après des mois de conflits sociaux, un accord a été signé en avril 2022 pour la reconversion de 26 employés sur la centrale biomasse de Provence, qui a redémarré et vise une production de 150 mégawatts. La loi Énergie et Climat de 2019 prévoit la fermeture des dernières centrales à charbon en 2022, représentant moins de 1% de la production électrique française.