Un nouvel incident de sécurité maritime s’est produit le 27 décembre, lorsque les rebelles Houthi ont revendiqué une attaque par drones contre un navire porte-conteneurs de la société danoise Maersk, le Santa Ursula, alors qu’il naviguait dans la mer d’Arabie, à proximité de l’île de Socotra, au large du Yémen. Selon le porte-parole du mouvement, Yahya Saree, cette attaque était une réponse à une prétendue violation par l’armateur danois du blocus maritime imposé sur les ports palestiniens.
D’après les données de S&P Global Commodities at Sea, le navire se dirigeait vers Oman après avoir quitté le port espagnol d’Algésiras. L’équipement de signalisation automatique (AIS) du Santa Ursula a cessé de transmettre sa position aux alentours de 23 h 40 GMT, le 25 décembre. Deux jours plus tard, le navire a été localisé près du port de Salah, à Oman. Maersk n’a pour l’instant émis aucun commentaire sur cet incident.
Une escalade coordonnée
L’attaque contre le navire Maersk a coïncidé avec une offensive des Houthi contre des infrastructures israéliennes. Le groupe rebelle a revendiqué le lancement d’un missile hypersonique visant l’aéroport Ben Gourion en Israël. Yahya Saree a qualifié cette série d’attaques de représailles après des frappes israéliennes sur des infrastructures stratégiques au Yémen, notamment les ports de Hodeida et Ras Isa.
Selon des déclarations des Forces de défense israéliennes (IDF), l’attaque du 26 décembre sur Hodeida et Ras Isa a causé des dégâts significatifs, mettant hors service les ports ainsi que d’autres installations énergétiques cruciales. La destruction de plusieurs réservoirs de stockage de pétrole a été rapportée, impactant fortement la capacité du Yémen à importer et stocker des carburants indispensables.
Un impact énergétique majeur
Les récents événements s’inscrivent dans une série d’attaques répétées sur les ports et infrastructures énergétiques yéménites. En décembre, les ports de Hodeida et Ras Isa ont vu leurs flux de carburants chuter drastiquement à moins de 30 000 barils par jour (b/j), contre une moyenne de 60 000 à 70 000 b/j au cours des mois précédents.
Les installations pétrolières du terminal de Ras Isa, connectées aux bassins pétroliers de Masila, Marib et Shabwa, ont également été ciblées par les Houthi. Produisant entre 7 000 et 10 000 b/j de pétrole brut léger, ces ressources sont raffinées localement depuis que les rebelles ont détruit les principaux terminaux d’exportation de Bir Ali et Ash Shihr en 2022.
Une crise humanitaire aggravée
Les tensions actuelles dans la région exacerbent une crise humanitaire déjà critique. Les ports yéménites, sous le contrôle des Houthi ou frappés par des raids aériens, jouent un rôle central dans l’approvisionnement énergétique et alimentaire du pays. La situation continue de s’aggraver, alimentant les inquiétudes sur la sécurité maritime dans cette région stratégique, à l’intersection de plusieurs routes commerciales mondiales.