Hongrie : une compensation pour l’embargo sur le pétrole ?

La majorité des États membres de l'UE souhaitent instaurer un embargo sur le pétrole russe. L'État magyar affirme que son soutien à l'interdiction du pétrole russe par l'UE dépend de centaines de millions de dollars.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La Hongrie monte les enchères dans les discussions sur les sanctions pétrolières de l’Union européenne. Le pays affirme qu’un accord est hors de portée tant que Bruxelles ne proposerait pas une solution mesurée en centaines de millions d’euros pour remplacer le pétrole russe dans l’économie hongroise.

La Hongrie demande des fonds en échange d’un embargo

Peter Szijjarto, le ministre des Affaires étrangères de Hongrie, déclare qu’il n’y avait toujours pas de proposition acceptable en vue. Il souligne également que les livraisons russes par oléoducs devraient être exemptées de tout embargo pétrolier. Il estime que les interdictions ne devraient s’appliquer qu’aux livraisons par voie maritime.

Cela profiterait au groupe hongrois MOL, qui réalise des bénéfices considérables, car ses raffineries utilisent l’Oural russe bon marché. La société a pu couvrir les pertes causées par le plafonnement des prix du carburant par le gouvernement hongrois. L’écart entre le prix de l’Oural et celui du Brent s’est creusé jusqu’à atteindre 34 à 35 dollars par baril.

Szijjarto souligne que son pays ne soutiendrait les sanctions pétrolières que si la Commission proposait une solution aux problèmes qu’elles créeraient pour la Hongrie.

« Nous attendons une telle proposition non seulement concernant la transformation de nos raffineries qui coûte des centaines de millions de dollars, non seulement concernant l’augmentation de la capacité de l’oléoduc croate qui coûterait plusieurs centaines de millions de dollars, mais aussi concernant l’avenir de l’économie hongroise. »

Un embargo sur le pétrole qui s’annonce difficile à mettre en place

La plupart des autres pays de l’UE sont favorables à l’interdiction du pétrole russe dans le cadre d’un nouveau sixième train de sanctions visant à punir Moscou de son invasion. Toutefois, une telle décision requiert l’unanimité des États membres de l’UE. La Hongrie est le pays le plus critique sur ces nouvelles mesures et certains autres États d’Europe centrale se sont également opposés à l’interdiction.

Szijjarto déclare que la seule façon de parvenir à un accord serait que l’interdiction ne s’applique qu’aux expéditions maritimes de pétrole. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, souligne que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour parvenir à un accord. Ainsi, elle organisera une discussion sur la coopération régionale en matière d’infrastructures pétrolières.

L’ambassadeur de Pologne auprès de l’UE déclare aux journalistes que les discussions avec la Hongrie sont difficiles. En cause, l’exemption pluriannuelle implique des questions de concurrence et d’égalité de statut des entreprises sur le marché commun.

Wojciech Kononczuk, directeur adjoint du Centre OSW pour les études orientales, un groupe de réflexion basé à Varsovie, déclare :

« MOL et le gouvernement jouent en tandem. Le jeu consiste à utiliser le pétrole russe plus longtemps, ce qui est beaucoup plus rentable compte tenu du différentiel. »

L’entreprise hongroise MOL, grande gagnante d’un accord ?

Le modèle économique en aval de MOL repose sur le brut russe expédié par l’oléoduc Druzhba. Celui-ci couvre environ 65 % des besoins en pétrole de l’État magyar. Le groupe estime qu’il faudrait au moins 2 à 4 ans et entre 500 et 700 millions de dollars pour convertir complètement ses deux raffineries en Slovaquie et en Hongrie au traitement alternatif du brut.

La société déclare à Reuters que :

« Les raffineries de MOL ont été construites pour traiter le brut REB (Russian Export Blend). Il est vrai que MOL peut transformer ses raffineries pour utiliser du brut alternatif. MOL a fait beaucoup jusqu’à présent pour traiter jusqu’à 35% de pétrole non russe. Pour faire plus, nous avons besoin de capacités supplémentaires, d’investissements technologiques et de temps d’essai. En ce moment, nous avons l’avantage des meilleurs prix de l’Oural, mais cela n’est pas valable pour toujours. »

L’apport de pétrole russe bon marché stimule les marges de raffinage de MOL. Mais également par un bond de ses marges pour le diesel et l’essence. Selon les données de MOL, sa marge de raffinage a atteint 33,7 dollars par baril en mars, contre 3,4 dollars en février. Toutefois, la firme n’a pas publié de données pour avril. Elle déclare que les marges actuelles ne représentent pas la rentabilité réelle de MOL.

Tamas Pletser, analyste du secteur pétrolier chez Erste Investment, souligne que l’embargo nuirait au modèle économique de MOL. Néanmoins, son exposition à l’oléoduc Druzhba constitue également une vulnérabilité. Selon Plester, si la Hongrie obtient les fonds de l’UE pour les investissements, c’est une situation gagnante. Surtout si les expéditions russes peuvent rester en place.

Les Émirats arabes unis lancent un plan énergétique de 1 milliard $ au Yémen

Global South Utilities investit 1 milliard $ dans de nouveaux projets solaires, éoliens et de stockage pour renforcer les capacités énergétiques du Yémen et étendre son influence dans la région.

Le Royaume-Uni et FirstRand mobilisent $150mn pour accélérer la transition énergétique africaine

British International Investment et FirstRand s’allient pour financer la décarbonation des entreprises africaines, à travers une facilité ciblée sur le soutien aux secteurs les plus émetteurs de carbone.

La Hongrie s’engage à soutenir la Serbie après l’arrêt des livraisons de pétrole

Budapest se mobilise pour assurer l’approvisionnement pétrolier serbe, menacé par la suspension des flux via la Croatie après les sanctions américaines contre la raffinerie NIS, détenue majoritairement par la Russie.
en_114026261130540

La Russie intensifie son rapprochement énergétique avec la Chine malgré les sanctions

Moscou affirme vouloir accroître ses exportations de pétrole et de gaz naturel liquéfié vers Pékin, tout en consolidant la coopération bilatérale dans un contexte de restrictions américaines visant les producteurs russes.

La BEI engage 2 Mds€ pour renforcer l’influence énergétique de l’UE en Afrique

La Banque européenne d’investissement mobilise 2 Mds€ de financements garantis par la Commission européenne pour des projets énergétiques en Afrique, avec un objectif stratégique inscrit dans la diplomatie énergétique de l’Union européenne.

Les recettes pétro-gazières russes chutent de 35 %, lestées par les sanctions

La Russie subit une baisse structurelle de ses revenus énergétiques alors que les sanctions renforcées contre Rosneft et Lukoil fragilisent les flux commerciaux et aggravent le déficit budgétaire fédéral.
en_11402411134540

Washington autorise les flux vers Paks II et insère des intérêts américains dans le nucléaire hongrois

La licence OFAC sur Paks II permet de contourner les sanctions contre Rosatom en échange d’un ancrage technologique américain, reconfigurant l’équilibre d’intérêts entre Moscou, Budapest et Washington.

Les petits États de l’UE renforcent leur influence énergétique en Afrique via Global Gateway

Finlande, Estonie, Hongrie et Tchéquie multiplient les initiatives bilatérales en Afrique pour capter des projets énergétiques et miniers stratégiques dans le cadre du programme européen Global Gateway.

Lula défend une sortie des fossiles sans contrainte face aux tensions à la COP30

Le président brésilien plaide pour une transition énergétique volontaire et sans échéance fixe, tout en évitant d’affronter les intérêts des pays producteurs lors des discussions de la COP30 à Belém.
en_114020201130540

L’Afrique subsaharienne capte 2,3 % des investissements mondiaux en renouvelable en 2024

La région n’a attiré qu’une faible part des capitaux mondiaux dédiés aux énergies renouvelables en 2024, malgré des besoins élevés et des objectifs de développement importants, selon un rapport publié en novembre.

Washington renforce son accord nucléaire avec Séoul et ouvre l’accès à l’enrichissement

Les États-Unis approuvent le développement par la Corée du Sud de capacités civiles d’enrichissement de l’uranium et soutiennent un projet de sous-marins nucléaires, élargissant un partenariat stratégique déjà lié à un accord commercial majeur.

Les ministres des Finances de l’UE valident le prêt de réparation adossé aux actifs russes gelés

Les Vingt-Sept s’accordent pour privilégier le mécanisme de prêt basé sur les avoirs russes immobilisés afin de financer l’aide à l’Ukraine, réduisant l’impact budgétaire national tout en garantissant une capacité de financement renforcée.
en_1140131142540

Le Canada valide une seconde série de projets énergétiques pour 56 milliards $

Le gouvernement canadien engage une nouvelle série de projets évalués à 56 milliards $ pour développer ses corridors énergétiques, accélérer l'exploitation des minéraux critiques et renforcer son infrastructure stratégique.

L’Allemagne accorde 24,3 millions $ au Nigeria pour accélérer sa transition énergétique

Berlin renforce sa coopération avec Abuja à travers un financement destiné à soutenir la diversification énergétique du Nigeria et à consolider ses infrastructures dans les énergies renouvelables.

La COP30 s’ouvre dans les tensions alors que les négociations échouent sur l’agenda initial

La COP30 débute à Belém dans un climat d’incertitude, les pays n’étant pas parvenus à s’entendre sur les sujets à inscrire à l’ordre du jour, signe de profondes divisions sur le financement climatique et la transition énergétique mondiale.
en_1140101150540

Washington verrouille l’offre de tungstène kazakh et cadre son pari C5+1

Les États-Unis sécurisent une coentreprise au Kazakhstan et des protocoles en Ouzbékistan, avec financement envisagé par l’Export-Import Bank of the United States et un acheminement structuré via le corridor transcaspien.

Trump accorde à Orban une exemption pétrolière contre un accord sur le gaz américain

Les États-Unis offrent à la Hongrie une dérogation d’un an sur les sanctions visant le pétrole russe, en échange d’un engagement d’achat de gaz naturel liquéfié américain estimé à 600 M$.

Le G7 lance plus de 20 projets pour contrer l’influence chinoise sur les minéraux

Réunis au Canada, les ministres de l’Énergie du G7 ont dévoilé une série de projets destinés à sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques, en réponse aux restrictions imposées par la Chine sur les terres rares.
en_1140021125540

Trump réduit à 10% les droits de douane américains sur le fentanyl chinois

Donald Trump annonce une baisse immédiate des tarifs douaniers sur les importations chinoises liées au fentanyl, passant de 20% à 10%, avec un impact potentiel sur les flux énergétiques entre Washington et Pékin.

La Jordanie prépare trois projets énergétiques majeurs avec le soutien de l’Allemagne

Amman prévoit de lancer des appels d’offres pour 400 mégawatts de projets solaires, éoliens et de stockage, dans le cadre d’un renforcement de la coopération énergétique bilatérale avec l’Allemagne.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.