Le projet d’embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe provoquerait une hausse des prix du gaz de 55% en Hongrie, a assuré le chef de la diplomatie hongroise dans un entretien publié jeudi par El País. Ainsi, il explique l’opposition de Budapest à cette mesure.
La Hongrie dépend du gaz russe
“Pour remplacer l’oléoduc venant de Russie, il faut augmenter la capacité de celui qui vient de la mer Adriatique, ce qui supposerait 200 millions d’euros et sans savoir combien de temps” cela nécessiterait, a affirmé au quotidien Peter Szijjarto. “L’augmentation du prix du gaz en Hongrie serait de 55%”, a-t-il poursuivi.
De plus, la Hongrie est un pays enclavé qui dépend entièrement du gaz et du pétrole russes. “Notre raffinerie est conçue pour le pétrole russe. Pour en raffiner un autre, nous devrions investir entre 500 et 550 millions d’euros sur quatre ans”, a ajouté le ministre.
Et, à l’en croire, la facture pour la Hongrie ne s’arrêterait pas là. Il faudrait également “financer le processus de modernisation de tout le système énergétique pour éviter l’augmentation de 55% des prix, qui est insupportable pour la population”.
“Pour l’instant, on n’a pas présenté un plan de ce type”, a-t-il encore dit à l’adresse de Bruxelles. Ainsi, la solution “rationnelle”, selon lui, serait qu’un embargo sur le pétrole russe s’applique aux importations maritimes, mais que les importations par oléoduc ne soient pas affectées.
En outre, la Hongrie demande à ses partenaires de l’UE des garanties sur ses approvisionnements énergétiques comme condition à son accord à un sixième paquet de sanctions contre Moscou comprenant un arrêt des achats de pétrole russe.
Enfin, dans son entretien à El País, M. Szijjarto a, par ailleurs, affirmé que quelque 700.000 réfugiés venus d’Ukraine étaient arrivés en Hongrie depuis le début du conflit, environ 100.000 étant toujours dans ce pays d’une dizaine de millions d’habitants.