Le groupe énergétique américain Holtec International a annoncé avoir signé un protocole d’accord avec la société hongroise MVM afin d’explorer le déploiement de ses petits réacteurs modulaires SMR-300 en Hongrie. L’accord marque une nouvelle étape dans le partenariat nucléaire entre les deux pays, quelques semaines après la signature d’un protocole bilatéral entre Washington et Budapest sur la coopération nucléaire civile.
Signé par le président de la division Global Clean Energy Opportunities de Holtec, Rick Springman, et le directeur général de MVM, Károly Mátrai, l’accord ouvre la voie à l’introduction d’une technologie conçue pour produire 300 MW à partir d’un réacteur à eau pressurisée, utilisant un combustible déjà commercialisé. Selon Holtec, cette technologie propose une flexibilité de refroidissement adaptée aux besoins des installations locales.
Vers une plateforme régionale pour les SMR
L’annonce intervient dans un contexte de rapprochement énergétique entre les États-Unis et la Hongrie. Les autorités américaines ont récemment déclaré leur volonté de faire de Budapest un centre régional pour le développement et la diffusion des petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactors, SMR) en Europe centrale. La Hongrie a exprimé son intention de soutenir la construction de jusqu’à 10 unités SMR pour une valeur potentielle atteignant $20bn.
Le protocole d’accord signé entre Holtec et MVM s’inscrit dans cette dynamique, avec l’ambition de fournir une source de production électrique baseload sans émission de carbone. L’intégration de cette technologie vise également à soutenir les secteurs industriels fortement consommateurs d’énergie dans le pays.
Un mix nucléaire en pleine mutation
Actuellement, environ la moitié de l’électricité hongroise est produite à la centrale nucléaire de Paks, située à une centaine de kilomètres de Budapest. Cette installation regroupe quatre réacteurs VVER-440 de conception russe, mis en service entre 1982 et 1987. Un projet d’extension, Paks II, prévoit l’ajout de deux nouveaux réacteurs VVER-1200, fournis dans le cadre d’un accord intergouvernemental signé en 2014.
Le financement de Paks II est assuré à hauteur de 80 % par un prêt d’État russe atteignant EUR10.0bn ($10.5bn). Le début des travaux de construction, notamment le coulage du premier béton, est attendu en février 2026. Parallèlement à ces projets, la Hongrie continue d’évaluer d’autres options technologiques. En août, la société hongroise Hunatom a signé une lettre d’intention avec le polonais Synthos Green Energy portant sur le développement commun de réacteurs SMR BWRX-300 conçus par GE Vernova Hitachi.
Multiplication des partenariats nucléaires
Le développement de la filière SMR en Hongrie reflète un intérêt croissant pour des solutions nucléaires de taille réduite, perçues comme plus rapides à construire et potentiellement mieux adaptées aux contraintes de terrain. La présence de plusieurs acteurs internationaux, dont Holtec et GE Vernova Hitachi, souligne l’attractivité du marché hongrois pour les technologies nucléaires émergentes.
Dans un communiqué, Holtec a indiqué que cet accord vise à renforcer la sécurité énergétique nationale tout en soutenant le développement économique à long terme. La société a également rappelé que la signature repose sur l’accord intergouvernemental signé en novembre à Washington, définissant les bases d’une coopération nucléaire stratégique entre les deux pays.