L’hélium, gaz rare, le devient de plus en plus. Les gisements s’épuisent au fur et à mesure que la demande mondiale augmente. La tech, la santé, le spatial, les producteurs Nord-américains ont de plus en plus de mal à se fournir. Néanmoins, de nouvelles méthodes sont mises au point pour explorer de nouveaux terrains riches en ressources.
La ruée vers l’hélium en Amérique du Nord
Les ressources en hélium s’épuisent. En 14 ans, c’est la 3ème plus grosse pénurie du monde. D’après certains experts, elle est plus intense que les précédentes. Aux États-Unis, la réserve nationale d’hélium, située au Texas, semblait intarissable. Elle a fourni 40% de la demande mondiale pendant plus de 70 ans, mais l’Amérique du Nord a désormais besoin de nouvelles sources d’approvisionnement.
Avanti Energy Inc., acteur Canadien du secteur, s’est positionné sur deux sites clés pour l’exploration des gisements. L’un est situé au Canada, l’autre dans le Montana.
En 2019, le marché mondial de l’hélium représentait 10,6 milliards de dollars. Les projections montrent que ce sera 16 milliards d’ici à deux ans, en fonction de la productivité des sites découverts. L’entreprise Canadienne a obtenu au mois de mars un permis pour exploiter un terrain de 2000 hectares en Alberta. Selon les intéressés, il y a un fort potentiel. Les prélèvements faits dans la roche indiquent un taux d’hélium supérieur à 2%. Celle-ci est aussi riche en azote (96%).
Le nord du Montana, terre riche en hélium ?
Dans le nord du Montana, aux États-Unis, Avanti Energy Inc. a annoncé avoir signé une lettre d’intention pour prospecter sur un terrain de 4800 hectares. Le site est proche d’une exploitation située au Saskatchewan, côté Canadien, et dont les tests ont démontré un haut taux d’hélium riche en azote. Les données sismiques ont cartographié la zone, qui a l’air d’être riche en hélium.
Une nouvelle méthode de prospection a été mise au point par l’équipe qui a permis la découverte et la mise en production de Montney (un des plus gros gisements de gaz naturel d’Amérique du Nord) avec une production de 300.000 bep/jour, ont développé une méthode pour identifier dans la roche les points avec les plus hautes teneurs en gaz. Ce nouveau modèle devrait générer un retour sur investissements de l’ordre de 122 à 635%.
La demande en gaz rare augmente
La demande est en augmentation. Cette croissance des besoins vient de tous les secteurs, de la tech, à la médecine, en passant par le spatial.
Depuis 2013 et l’apparition des disques durs à hélium, la demande a bondi. Chaque jour, ce sont 2,5 millions de terabytes de données qui sont générés par les utilisateurs de smartphones et ordinateurs du monde entier. Ce chiffre augmente de 60% chaque année. Les disques à hélium sont une véritable révolution. Ce gaz rare, moins dense que l’air, réduit les frottements à l’intérieur des machines et permet donc, de réduire la consommation d’énergie nécessaire à leur fonctionnement.
Les mastodontes de la tech comme Google, Netflix ou Facebook ont besoin du gaz pour faire fonctionner les datas centers, qui tournent à plein régime.
L’hélium plus efficace que l’azote pour le refroidissement des semi-conducteurs
Dans le domaine des semi-conducteurs, la demande aussi est forte. Les équipements supraconducteurs à l’intérieur des accélérateurs de particules et, surtout, les aimants utilisés pour fabriquer les semi-conducteurs ont besoins d’être refroidis. L’hélium est plus efficace que l’azote, il peut descendre à une température beaucoup plus basse (-268°C), proche du zéro absolu.
Le secteur médical est également demandeur. Sans parler de son usage en tant qu’anesthésiant, il est indispensable pour la bonne mise en marche des machines IRM et des spectroscopes à résonance magnétique utilisés dans la recherche. Le précieux gaz est utilisé pour faire décoller les fusées, et sera de plus en présent dans l’exploration spatiale.