Les autorités de régulation de l’énergie en France et en Espagne ont annoncé jeudi dernier un accord revoyant à la hausse le coût d’un projet d’interconnexion électrique entre les deux pays, de 1,75 milliard d’euros à 2,85 milliards. L’objectif initial était de mettre en service le projet en 2025, mais cette date est désormais repoussée à 2028. Les raisons de cette hausse s’expliquent par le marché « défavorable » et la forte augmentation des prix des principaux composants de ces futures liaisons, notamment pour les câbles à courant continu et pour les stations de conversion.
Une infrastructure clé pour la sécurité d’approvisionnement et la décarbonation franco-espagnole
Ce projet de ligne électrique de 400 kilomètres, aux trois quarts sous-marine, porté par le gestionnaire de réseau français RTE et son homologue espagnol REE, doit relier Gatica, en Espagne, à Cubnezais (Gironde) en France. Il bénéficie d’une subvention européenne du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) de 578 millions d’euros. Malgré cette hausse des coûts, les autorités de régulation ont reconnu que ce projet était toujours porteur de bénéfices pour les deux pays et plus largement pour l’Europe. La ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher s’est félicitée de l’accord trouvé jeudi, affirmant que le projet devrait « faire passer les capacités d’échanges (d’électricité entre les deux pays, nldr) de 2,8 à 5 GW ».
Répartition des coûts et des subventions
Le coût de référence estimé du projet est désormais fixé à 2,390 milliards d’euros, et il sera réparti entre les gestionnaires de réseau avant toute subvention à raison de 50% pour REE et 50% pour RTE. La répartition doit évoluer si les coûts dépassent ce montant de référence. La répartition des coûts entre RTE et REE est développée dans une décision publiée sur le site de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et prévoit aussi des dispositions en cas d’augmentation de la subvention européenne.
Réaction de la ministre Agnès Pannier-Runacher
Agnès Pannier-Runacher a salué l’accord trouvé jeudi, soulignant que ce projet d’interconnexion électrique était une infrastructure clé pour la sécurité d’approvisionnement et la décarbonation franco-espagnole. Elle a également souligné que c’est grâce à l’Europe de l’énergie et à l’intégration de nos marchés que nous pouvons avancer ensemble.
En conclusion, malgré une hausse des coûts et un report de la mise en service, ce projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Espagne reste un projet porteur de bénéfices pour les deux pays et plus largement pour l’Europe, notamment dans le cadre de la transition énergétique.