Les livraisons de charbon devraient augmenter d’ici septembre. C’est du moins ce à quoi s’attendent les importateurs de charbons. Ces derniers estiment que les producteurs d’électricité voudront utiliser plus de charbon au détriment du gaz russe. Toutefois, ils redoutent aussi des problèmes dans la logistique des livraisons.
Une augmentation des livraisons de charbon en septembre
Alexander Bethe, président du groupe des importateurs de charbon allemands, déclare à propos des livraisons de charbon:
« Verein der Kohlenimporteure (VDKi) s’attend à une augmentation significative des volumes dans les chiffres mensuels d’importation à partir de septembre. »
Les livraisons de septembre pourraient ainsi connaître une augmentation de 50% par rapport à celles de mai. Ces dernières étaient alors de 2,35 millions de tonnes. Les livraisons mensuelles de l’hiver dernier s’élevaient pour leur part à 3,5/4 millions de tonnes selon VDKi.
Parmi les fournisseurs potentiels de charbon recensés figurent l’Australie, l’Afrique du Sud, l’Indonésie et la Colombie. Cependant, la demande en charbon dépend aussi des conditions météorologiques et l’impact qu’elles ont sur la production éolienne d’électricité.
Cette année, l’Allemagne pourrait ainsi importer 32 millions de tonnes ou plus de charbon vapeur pour sa production électrique. L’année précédente, ces importations s’élevaient à 27 millions de tonnes. Cette variation dépend de la disponibilité de l’énergie éolienne et de la demande, influencée la météorologie comme le souligne Alexander Bethe.
Ces deux volumes de livraisons destinées à la production électrique représentent les deux tiers des importations de charbon. Le dernier tiers est quant à lui destiné aux aciéries.
Des difficultés à prévoir
En revanche, les livraisons de charbon pourraient rencontrer un certain nombre de problèmes d’ordre logistique. Par exemple, le manque de manutention dans les ports maritimes et à bord des barges fluviales. En raison de la baisse du niveau des rivières celles-ci ne peuvent naviguer qu’avec des charges réduites.
Cette baisse, due à la sécheresse, entraîne également une réduction des points d’étranglement. Le plus important se situe à Kaub, sur le Rhin. Or, ce dernier n’est qu’à 52 cm alors que les barges ont besoin de 150 cm de ligne de flottaison.
De plus, cette baisse et/ou ce maintien du niveau des rivières pourraient continuer jusqu’au milieu voire jusqu’à la fin août. Les basses eaux des rivières pourraient ensuite s’atténuer en septembre et libérer ainsi de l’espace pour la navigation, permettant alors une augmentation des volumes d’importation.
Toutefois, Alexander Bethe a émis quelques possibilités pour le futur. Il évoque notamment l’annulation du déplacement de certaines barges fluviale vers la Roumanie afin de soutenir les exportations de céréales ukrainiennes.