Le différend territorial entre le Guyana et le Venezuela s’intensifie après l’inauguration par Caracas d’un pont militaire reliant San Martin de Turumban à l’île d’Anacoco. Cette infrastructure, selon le ministère des Affaires étrangères du Guyana, constitue une violation directe de la souveraineté guyanaise sur une région déjà marquée par des tensions politiques et économiques croissantes.
Un territoire stratégique
L’Essequibo, un territoire de 160 000 km² administré par le Guyana mais revendiqué par le Venezuela, est depuis longtemps un point de friction majeur entre les deux nations. Le lancement, en septembre 2023, par le Guyana d’appels d’offres pour l’exploration pétrolière dans cette zone a ravivé les revendications de Caracas, qui considère cette région comme une extension légitime de son territoire.
En 2024, le Venezuela a organisé un référendum pour consolider son emprise sur l’Essequibo, adoptant une loi affirmant sa souveraineté. Ces démarches unilatérales ont été rejetées par Georgetown, qui s’appuie sur la délimitation établie par une cour d’arbitrage internationale en 1899.
Un différend à forte dimension économique
La construction du pont militaire sur l’île d’Anacoco, inaugurée récemment par les autorités vénézuéliennes, s’inscrit dans une logique de démonstration de force. L’île abrite une base militaire vénézuélienne et est située dans une zone stratégique pour l’exploitation des ressources naturelles, notamment le pétrole.
Le Guyana, de son côté, considère cette initiative comme une tentative d’intimidation visant à perturber ses projets de développement économique et énergétique dans l’Essequibo. En convoquant l’ambassadeur vénézuélien Carlos Pérez, Georgetown cherche à mobiliser la communauté internationale pour contrer ce qu’elle perçoit comme une escalade dangereuse.
Impacts géopolitiques
Cette situation soulève des inquiétudes au-delà des frontières des deux pays. Avec des enjeux liés à la sécurité énergétique et à la stabilité régionale, l’Essequibo attire l’attention des puissances internationales. Toute intensification du conflit pourrait avoir des répercussions sur les marchés énergétiques mondiaux et la coopération régionale en Amérique du Sud.
Le Guyana, qui compte environ 125 000 habitants dans cette région disputée, continue de chercher un soutien diplomatique et économique pour protéger ses intérêts, tandis que le Venezuela renforce ses revendications historiques.