Guinée Equatoriale : la BDEAC prête 122 millions d’euros pour un projet hydroélectrique
Le projet de construction de la centrale hydroélectrique de Sendje de 200 mw va bénéficier d’un financement supplémentaire de 122 millions d’euros. Le gouvernement guinéen a signé un accord de prêt avec la BDEAC (Banque de Développement des Etats d’Afrique Centrale).
Ce fonds mis en place par la BDEAC va permettre aux autorités d’Afrique centrale de poursuivre les travaux de la centrale hydroélectrique. Sachant que le coût de ce projet s’élève déjà à 467 millions d’euros.
Ce projet à été démarré en 2012 et devrait être terminé pour 2020. Les travaux sont réalisés par Duglas Alliance, une entreprise ukrainienne spécialisée dans la construction d’infrastructures hydroélectriques et industrielles.
La plus grande centrale hydroélectrique de Guinée Equatoriale
Cette centrale hydroélectrique située à Sendje disposera d’une capacité de 200 MW. Alstom lui fournira 4 turbines, possédant chacune une capacité de 50 MW.
Lorsque la centrale sera en état de marche, elle alimentera toutes les villes de Guinée Equatoriale en énergie propre et durable. Parmis ces villes on retrouve : Bata, Mbini, Kogo, Añisok… Ce projet portera ainsi la capacité électrique du pays à 590 MW.
En outre, ce projet va permettre de réduire le prix moyen du kWh dans le pays. Selon la BDEAC, le projet permettra également « d’augmenter le taux de raccordement au réseau électrique de la Guinée équatoriale et de combler le déficit électrique qui paralyse la croissance économique du pays en général et du continent en particulier. Enfin, la centrale hydroélectrique contribuera à réduire la dépendance à l’égard des unités de production thermique au fioul en intégrant les énergies renouvelables dans le système de production d’électricité. De cette manière, l’empreinte carbone de la Guinée équatoriale sera améliorée et les effets du changement climatique atténués ». (Afrik 21)
Les exigences du projet
Il faut savoir que la Guinée Equatoriale souffre d’une grande pénurie d’électricité. A titre d’exemple, la production ne fournit que 20 à 30% de la demande totale du pays.
Mais en parallèle, le pays jouit de rivières au débit très élevé permettant d’accueillir des structures hydroélectriques qui pourraient produire jusqu’à 1 500 MW d’énergie propre.
L’une des conditions du contrat est que la centrale doit fonctionner durant la saison des pluies et pendant la saison sèche tout en résistant aux aléas des climats tropicaux.
Pour se faire, l’entreprise ukrainienne a fait appel à des étudiants guinéens spécialisés dans le domaine de la construction industrielle et de l’énergie.
Duglas Alliance a rencontré quelques difficultés
Tout d’abord, la firme a du démarrer le chantier de zéro, c’est ce qu’explique le directeur général de Duglas Alliance, Yuriy Potiyko :
« Le projet devait être mis en œuvre, ce qu’on appelle « à partir de zéro ». Et ce n’est pas dans notre sens, mais dans le sens africain du terme, quand il manque presque toute l’infrastructure de base et que vous devez déployer une construction à grande échelle au milieu de la jungle. »
En outre, l’entreprise a souffert du manque de données concernant la région, qu’elles soient: topographiques, géologiques ou hydrologiques. Mais aussi, elle a souffert de l’absence de marché local de matériaux de construction et d’une pénurie de main d’oeuvre qualifiée.
Ces difficultés ont vite été balayées grâce à la volonté du gouvernement de mettre en place ce projet hydroélectrique.
A propos de Duglas Alliance LTD
Des projets ukrainiens à l’international
Même si l’Ukraine souffre d’un déclin de la production industrielle, il existe dans le pays des entreprises et des spécialistes qui réalisent des projets à l’international.
Dans une interview accordée à Europorter, le directeur général de Duglas Alliance a expliqué :
“La société a commencé ses travaux en 2009. En fait, nous avons réuni en une seule alliance les principaux instituts de recherche et de développement et les fabricants d’équipements hydroélectriques. Avant cela, nous étions la force motrice d’une douzaine d’organisations différentes, chacune ayant une énorme expérience de longue date (50-70 ans) dans le domaine de l’hydroélectricité, ainsi que des spécialistes qui ont des dizaines de projets à grande échelle dans le monde entier. Nos ingénieurs et constructeurs ont travaillé à la création de projets tels que les centrales de Kan Don et de Nam Chien au Vietnam, la centrale de Deriner en Turquie, les centrales de Shulbinsk et de Bukhtarma au Kazakhstan, ont assuré l’exploitation de notre centrale Dnipro HPP-2 et ont élaboré la documentation de conception et de travail pour des centrales en Ukraine, au Belarus, au Vietnam, en Turquie et en Géorgie”
Des partenaires partout dans le monde
Les partenariats de la firme ukrainienne ne se cantonnent pas qu’à la Guinée Equatoriale.
“Actuellement, nos partenaires sont déjà plus de 100 entreprises différentes d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique, avec lesquelles l’interaction assure un cycle complet dans la construction d’installations hydroélectriques. Nos bureaux sont situés à Londres, Tallinn, Malabo et Bata, et bien sûr à Kiev. Les principales orientations de notre travail dans le monde sont la gestion de projets de construction, les services d’ingénierie, les travaux de conception et d’étude, la construction industrielle, le commerce de matériaux de construction et d’équipements spéciaux.”