Le cours du gaz naturel européen montait lundi, poussé par les perturbations de l’offre de gaz naturel liquéfié venant d’Australie en raison d’une grève, quand le pétrole fléchissait en raison de prises de bénéfices, restant proche de ses plus hauts niveaux depuis novembre.
La hausse du gaz naturel européen due à la grève du GNL australien
Vers 15H40 GMT (17H40 à Paris), le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, grimpait de plus de 6% à 36,75 euros le mégawattheure (MWh).
« Les gains ont été principalement provoqués par les grèves dans les installations de GNL (gaz naturel liquéfié, ndlr) australiennes qui sont maintenant entrées » en vigueur, commentent les analystes d’Energi Danmark.
Les employés du géant américain de l’énergie Chevron ont en effet entamé vendredi des grèves tournantes pour une revalorisation de leurs salaires dans les sites de production de gaz du groupe américain en Australie.
« Les installations de Chevron représentent près de 7% de l’offre mondiale de GNL », expliquent les analystes de DNB.
Or, les acheteurs asiatiques en mal de gaz naturel liquéfié pourraient donc être poussés à surenchérir sur leurs homologues européens et se tourner vers les Etats-Unis pour compenser le manque de l’offre australienne, dopant la demande. La guerre en Ukraine a entraîné une plus grande dépendance de l’Europe vis-à-vis du gaz naturel liquéfié, le Vieux continent s’efforçant de réduire ses achats de gaz russe. Cette dépendance a entraîné une « plus grande volatilité des prix, le marché étant davantage exposé aux perturbations de la demande et de l’offre au niveau mondial », poursuivent les analystes de DNB. En parallèle, « la maintenance des infrastructures norvégiennes se poursuit », diminuant également l’offre disponible sur le marché, poursuivent les analystes d’Energi Danmark.
Le pétrole maintient ses prix élevés malgré des prises de bénéfices récentes
Côté pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, perdait 0,31% à 90,37 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, glissait de 0,50% à 87,07 dollars. Les prix du pétrole reprenaient leur souffle en raison de « prises de bénéfices après les gains récents », expliquent les analystes de DNB.
Les deux références mondiales de l’or noir se situent en effet à des niveaux très élevés, poussés par la prolongation des restrictions de production et d’exportation de l’Arabie saoudite et de la Russie jusqu’à la fin de l’année. Elles ont en effet touché lundi de nouveaux plus hauts prix depuis novembre, à 91,45 dollars pour le Brent et 88,15 dollars pour le WTI.
Les coupes des deux poids lourds de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) ont « pratiquement garanti que le marché du pétrole restera tendu jusqu’à la fin de l’année, ce qui signifie que tout relâchement de la demande ne produira que des opportunités d’achat », et non une baisse accentuée des cours, affirme Edward Moya, d’Oanda. Car les inquiétudes persistent toujours « du côté de la demande, en raison de la faiblesse de l’économie chinoise », tempère John Plassard, analyste de Mirabaud.
Pourquoi cela compte ?
Sur le plan commercial, financier et du marché de l’énergie, les perturbations dans l’approvisionnement en gaz naturel liquéfié en Australie ont un impact significatif sur les marchés européens. L’augmentation des prix du gaz naturel pourrait entraîner des défis pour les entreprises et les consommateurs en Europe, tout en stimulant potentiellement les exportations américaines vers l’Asie. En ce qui concerne le pétrole, la persistance des prix élevés pourrait influencer les décisions d’investissement et les politiques énergétiques des pays importateurs de pétrole, tout en créant des opportunités pour les investisseurs dans le secteur énergétique.