Les employés de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) prévoient une grève le 13 juin pour manifester contre la politique salariale du gouvernement. Ils dénoncent la non-application des augmentations salariales promises lors de la création de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR).
Contexte de la réforme de l’ASN
La réforme de l’ASN, annoncée en février 2023 à l’Élysée, prévoyait la création de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), prévue pour janvier 2025. Cette nouvelle entité résulte de la fusion entre l’IRSN et l’ASN, un projet soutenu pour améliorer la fluidité des décisions dans le secteur nucléaire français. Cependant, les promesses de revalorisations salariales pérennes pour les employés de l’ASN n’ont pas été tenues, remplaçant ces augmentations par une simple prime ponctuelle, ce qui a déclenché la colère des syndicats.
Réactions et craintes des syndicats
Le syndicat UNSP-FO, se définissant comme le seul représentant des employés de l’ASN, a exprimé son mécontentement face à cette « trahison » du gouvernement. Ils soulignent une différenciation injustifiée entre les personnels de droit public de l’ASN et ceux de droit privé de l’IRSN, ces derniers ayant obtenu des augmentations salariales pérennes. Cette inégalité pourrait fragiliser l’efficacité de la future ASNR, selon le syndicat, en créant des tensions internes et en affaiblissant la nouvelle organisation.
Nomination et opposition parlementaire
En réponse à cette situation, l’Élysée a proposé Pierre-Marie Abadie, actuel directeur général de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), pour diriger la future ASNR. Cette nomination intervient dans un contexte de forte opposition à la réforme, tant de la part des syndicats que des experts et associations, qui craignent une privatisation déguisée et un affaiblissement des capacités de régulation nucléaire en France. Malgré ces oppositions, la réforme a été adoptée par le Parlement en avril dernier.
Conséquences pour les employés et le secteur
Actuellement, l’ASN emploie environ 530 agents tandis que l’IRSN en compte 1 740, dont certains rejoindront la Défense et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Cette réorganisation soulève des inquiétudes quant à la stabilité et à l’efficacité de la régulation nucléaire en France. Le manque de réévaluation salariale pour les agents de l’ASN risque de provoquer des tensions et de nuire à la fluidité de la nouvelle entité.
Les employés de l’ASN, confrontés à une situation qu’ils perçoivent comme une trahison, sont déterminés à faire entendre leurs voix le 13 juin. Leur mouvement souligne les défis persistants de la réforme et la nécessité d’un dialogue plus constructif entre le gouvernement et les régulateurs du secteur nucléaire pour assurer la sécurité et la performance de l’industrie.