Les syndicats de la centrale à charbon de Cordemais ont déposé un préavis de grève et exigent la venue du PDG d’EDF, Luc Rémont, pour s’expliquer sur l’abandon du projet de conversion à la biomasse.
La centrale à charbon de Cordemais, située en Loire-Atlantique, est confrontée à une mobilisation syndicale majeure. Les syndicats CGT, CFE-CGC et FO ont déposé un préavis de grève couvrant toute la période hivernale. Ils protestent contre la décision d’EDF d’abandonner le projet Ecocombust, qui visait à convertir la centrale à la biomasse. Les salariés exigent la venue du PDG d’EDF, Luc Rémont, pour s’expliquer directement sur cette décision.
Les syndicats estiment que l’abandon du projet Ecocombust met en péril l’avenir de la centrale et des emplois locaux. « Nous n’acceptons pas que la parole présidentielle ne soit pas entendue », déclare Fabien Deschamps, délégué CGT. En septembre 2023, le président Emmanuel Macron avait annoncé la conversion des dernières centrales à charbon françaises à la biomasse d’ici 2027. Les salariés de Cordemais se sentent trahis par ce revirement.
Inquiétudes sur l’avenir des emplois à Cordemais
La décision d’EDF suscite de vives inquiétudes concernant l’emploi sur le site de Cordemais. Les syndicats craignent que l’abandon du projet de conversion conduise à la fermeture définitive de la centrale, entraînant des suppressions de postes. « Il faut arrêter de nous vendre du rêve et de nous faire croire que tout va bien se passer », affirme Sébastien Bellomo, représentant CGT. Les salariés demandent des garanties concrètes sur leur avenir professionnel.
EDF a proposé un projet alternatif consistant en la fabrication de tuyauteries pour les réacteurs EPR 2 via Framatome. Cependant, les syndicats se montrent sceptiques quant à cette solution. « Ce projet n’était pas prévu chez nous et n’est pas du tout préparé », souligne Sébastien Bellomo. Ils estiment que cette alternative ne compensera pas la perte d’emplois liée à l’arrêt de la production électrique.
Les syndicats maintiennent la pression sur EDF
En plus du préavis de grève, les syndicats ont décidé de poursuivre les essais de requalification du site. Cette démarche vise à démontrer la capacité de la centrale à continuer de produire de l’électricité tout en respectant les normes environnementales. « On veut montrer qu’on sait faire le travail », explique Sébastien Bellomo. Les salariés espèrent ainsi convaincre EDF de revenir sur sa décision.
Interrogé sur la situation, Luc Rémont affirme que le groupe EDF travaillera avec l’ensemble des salariés pour assurer leur avenir. « Ils auront tous un avenir qui leur sera proposé au sein du groupe EDF », déclare-t-il. Néanmoins, ces assurances ne suffisent pas à rassurer les syndicats, qui attendent des engagements fermes. Ils appellent le PDG à venir s’expliquer directement sur le site de Cordemais.
Contexte national et perspectives
La fermeture des centrales à charbon s’inscrit dans la stratégie nationale de transition énergétique. Toutefois, l’abandon du projet de conversion à la biomasse remet en question les engagements pris par le gouvernement. Les salariés de Cordemais rappellent que le président Macron avait soutenu cette conversion, considérée comme une solution pour préserver les emplois tout en répondant aux enjeux énergétiques.
À l’international, le Royaume-Uni s’apprête à fermer sa dernière centrale à charbon à la fin du mois de septembre. Cette tendance mondiale accentue la pression sur les sites comme Cordemais. Les syndicats demandent une véritable concertation pour trouver des solutions pérennes. Ils insistent sur l’importance de maintenir une activité industrielle sur le site, cruciale pour l’économie locale.
La situation à Cordemais illustre les défis liés à la transition énergétique, notamment en termes d’emplois et de reconversion industrielle. Les décisions à venir d’EDF et du gouvernement seront déterminantes pour l’avenir du site et de ses salariés. Les syndicats restent mobilisés et attendent des réponses à la hauteur des enjeux.