Greenpeace et d’autres militants écologistes ont lancé des recours judiciaires contre la Commission européenne. De fait, celle-ci avait pris la décision d’inclure le gaz naturel et l’énergie nucléaire dans la taxonomie verte.
Cette classification est un règlement définissant quels investissements peuvent être étiquetés respectueux du climat. Ainsi, elle est conçue pour guider les investisseurs vers des projets verts qui aideront à atteindre les objectifs climatiques européens.
Un nouveau conflit autour de la taxonomie verte
Les militants soutiennent que l’UE a violé ses propres lois sur le climat en incluant le gaz et le nucléaire dans ce règlement. Leur principal argument étant les émissions de gaz à effet de serre produites par les centrales à gaz. En outre, ils considèrent que cette décision risque de détourner les investissements vers les combustibles fossiles au lieu des énergies renouvelables.
Greenpeace a déclaré qu’elle avait demandé un examen interne de la décision de la Commission d’étiqueter le gaz et l’énergie nucléaire comme verts. Quatre autres groupes environnementaux – WWF, Friends of the Earth Germany, Transport & Environment et ClientEarth – se sont eux exclusivement concentrés sur le gaz. Par ailleurs, les représentants des cinq groupes à but non lucratif ont quitté leurs fonctions de conseiller sur la taxonomie auprès de la Commission la semaine dernière.
La Commission a jusqu’en février 2023 pour répondre à cette demande. Si la Commission ne modifie pas le règlement, les groupes ont déclaré qu’ils porteraient leurs recours devant la Cour de Justice de l’UE.
Le gaz naturel au centre des divisions
Ariadna Rodrigo, militante de Greenpeace, déclare:
« Le gaz est l’une des principales causes du chaos climatique et économique, alors qu’il n’y a toujours pas de solution au problème des déchets radioactifs nucléaires et que le risque d’accidents nucléaires est beaucoup trop important pour être ignoré. »
La Commission avait exclu les centrales à gaz de sa proposition initiale de taxonomie. Elle l’a néanmoins ajouté plus tard, au milieu d’un débat politique féroce entre les pays de l’UE. Ces derniers s’étant opposés pendant longtemps pour savoir si le combustible méritait un label « vert ».
Bruxelles a déclaré avoir ajouté des « conditions strictes » aux règles finales pour les centrales à gaz. Il existe notamment une limite d’émissions et une obligation de passer à des gaz à faible émission de carbone d’ici 2035.
Le Luxembourg et l’Autriche ont également mis en garde contre l’inclusion du gaz dans la taxonomie verte. Ils préparent une contestation judiciaire des règles de l’UE.