Des amendes significatives ont été requises contre Greenpeace France et ses militants, y compris le directeur général Jean-François Julliard, pour leur participation à un blocage de la centrale nucléaire EPR de Flamanville. Le 31 mars 2022, huit militants de Greenpeace, habillés de combinaisons blanches, ont bloqué pendant plus de sept heures l’entrée de la centrale nucléaire EPR à Flamanville, en France. Le même jour, sept autres militants se sont introduits sur le site à l’aube en sautant le grillage, affichant des banderoles « No fossil fuel, no nuclear for peace » et « Nucléaire : Macron irresponsable ».
Demandes du procureur
Le procureur de la République de Cherbourg, Pierre-Yves Marot, a requis une amende de 30.000 euros contre Greenpeace France. Contre les militants impliqués, il a demandé 800 euros d’amende pour les intrus et 500 euros pour les bloqueurs, en expliquant que « les normes communes de la société n’ont pas été respectées ». Il a ajouté que permettre de tels actes au nom de la liberté d’expression signifierait « open bar » pour le blocage des centrales nucléaires.
Réactions de la défense
La défense, menée par l’avocate Marie Dosé, a plaidé que l’action constituait une « désobéissance civile pacifique » et une défense de la démocratie. Elle a contesté le montant des dommages réclamés par EDF, argumentant que la demande de 500.000 euros pour préjudice moral était excessive et punitive sans preuves concrètes d’impact sur le travail des employés.
Position d’EDF
Thibault de Montbrial, avocat d’EDF, a insisté pour que Greenpeace « réponde de ses actes », soulignant que sans une condamnation ferme, les intrusions et blocages continueraient. Il a également rappelé que c’était son quatrième dossier d’intrusion contre Greenpeace.
Les actions de Greenpeace visaient à critiquer la relance du nucléaire par le président Emmanuel Macron, annoncée dans son discours de Belfort le 10 février 2022. Jean-François Julliard a critiqué l’absence de débat démocratique sur les coûts réels et les risques du nucléaire, déclarant que les réacteurs prévus « n’arriveront pas avant 2040-2045, ce sera trop tard ».