Le gazoduc interconnecteur entre la Grèce et la Bulgarie, opéré par ICGB, s’apprête à augmenter sa capacité de 3 à 5 milliards de mètres cubes par an. Cette décision intervient malgré un intérêt limité du marché pour réserver cette capacité additionnelle. En octobre 2022, le gazoduc a commencé à transporter du gaz d’Azerbaïdjan et du LNG regazéifié des terminaux en Grèce et en Turquie vers la Bulgarie et au-delà. Selon un porte-parole de l’ICGB, l’extension est jugée cruciale à la fois nationalement et internationalement, même si les résultats du processus de réservation de capacité en juillet 2024 étaient décevants. L’engagement envers ce projet demeure fort, malgré les défis.
Facteurs de Défi et Délai du Terminal LNG d’Alexandroupolis
La faible demande pour cette capacité additionnelle s’explique en partie par le retard de l’exploitation commerciale du terminal LNG d’Alexandroupolis. Ce terminal, essentiel pour maximiser la synergie avec le gazoduc, devait initialement commencer ses opérations fin avril 2024 mais a été reporté à plusieurs reprises, avec une nouvelle date cible en octobre 2024. Le terminal LNG d’Alexandroupolis, opérée par Gastrade, est prévu pour avoir une capacité de 5,5 milliards de mètres cubes par an. Son fonctionnement est vital pour atteindre la pleine capacité du gazoduc entre la Grèce et la Bulgarie.
Environnement de Marché et Prix du Gaz
Parmi les autres raisons de la faible demande figurent l’environnement de marché incertain et les prix plus bas du gaz russe en provenance de Turquie, comparés aux niveaux européens. En juillet, les livraisons de gaz russe via le gazoduc TurkStream vers l’Europe du Sud-Est ont atteint leur deuxième niveau mensuel le plus élevé, renforçant la concurrence pour le gazoduc Grèce-Bulgarie. Les prix du LNG pour livraison en Méditerranée orientale restent également élevés, créant une dynamique complexe pour les importations de gaz dans la région.
Corridor Vertical de Gaz : Un Projet Stratégique
L’expansion du gazoduc entre la Grèce et la Bulgarie s’inscrit dans l’initiative plus large du Corridor Vertical de Gaz, visant à augmenter la capacité de transport de gaz en Europe du Sud-Est, de l’Est et Centrale. L’objectif est de permettre un flux plus important de gaz d’Azerbaïdjan et de LNG regazéifié via les terminaux en Grèce et en Turquie, avec une capacité cible de 10 milliards de mètres cubes par an. Les opérateurs régionaux des réseaux de gaz ont également mené des tests de marché pour des capacités additionnelles le long de cette route en juillet 2024, bien que les résultats aient été limités. Les discussions se poursuivront en septembre pour déterminer les prochaines étapes.
Perspectives et Financements
Les discussions pour financer ces projets, y compris par des fonds américains, sont en cours. L’USAID joue un rôle clé dans la sécurité énergétique, et des dialogues avec la Commission européenne sont également en cours pour explorer diverses options de financement. En somme, malgré les défis actuels, l’expansion du gazoduc entre la Grèce et la Bulgarie est une étape stratégique essentielle pour la sécurité énergétique de la région, renforcée par des initiatives de coopération régionale et internationale.