Goreh-Jask Pipeline: un «game-changer» pour l’Iran?

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

 

Le Goreh-Jask Pipeline pourrait selon certains experts représenter un tournant stratégique pour les exportations iraniennes d’hydrocarbures. Cet oléoduc devrait permettre au pays d’exporter une grande partie de son pétrole directement en mer d’Oman. Autrement dit, Téhéran ne devrait plus dépendre du détroit d’Hormuz comme voie de passage de ses exportations pétrolières. En cela, il s’agit d’une véritable victoire pour le régime des ayatollahs dans un contexte de tension avec les États-Unis.

 

Le Goreh-Jask Pipeline mis en service en mars 2021

 

1 million de barils par jour à terme

Le Goreh-Jask Pipeline devrait commencer à être opérationnel d’ici mars 2021 d’après l’opérateur du projet PEDEC. Cet oléoduc, long de 1100 km, vise à relier les régions pétrolifères du Nord-Ouest du pays à la mer d’Oman. Lors de sa phase initiale, le projet permettra à 350.000 barils par jour de circuler vers le Sud.

Dans un second temps, la capacité de l’oléoduc se portera à 714.000 barils de brut. Parmi eux, 64% seront du pétrole lourd tandis que 254.000 barils contiendront du pétrole léger. Enfin, une fois la phase 2 totalement achevée, l’oléoduc pourra accueillir plus d’un million de barils par jour. Cela pourrait représenter plus du tiers de la production totale iranienne.

 

À lire sur energynews.fr : TurkStream 2 : le nouveau Nord Stream 2 ?

 

Accompagné d’importants terminaux pétroliers supplémentaires

Le projet ne s’arrête pourtant pas là. L’Iran a en effet construit plusieurs terminaux pétroliers afin d’exporter le pétrole issu de l’oléoduc en mer d’Oman. Le terminal de Jask dans le Sud du pays verra sa capacité de stockage augmenter de 30 millions de barils. De même, le terminal pourra accueillir des tankers de grosse capacité, les VLCC, servant à l’export de brut.

Surtout, les autorités iraniennes ont mis en service 3 bouées de chargement (SPM) permettant le chargement et déchargement du pétrole. Ces SPM devraient atteindre une capacité de chargement de l’ordre de 7000 m2 par heure. En tout, la rénovation des terminaux pétroliers aura coûté près de 200 millions de dollars au régime iranien.

 

Un tournant stratégique dans les relations autour du golfe Persique

 

Le contournement du détroit d’Hormuz

Avec le Goreh-Jask Pipeline, l’Iran voit ses capacités d’exportation renforcer par le contournement du détroit d’Hormuz. En effet, avant l’oléoduc, le pays devait dépendre de cette voie de passage pour exporter son pétrole. 90% de ses terminaux pétroliers se trouvaient ainsi dans le golfe Persique, notamment sur l’île de Kharg.

Cette position, proche des bases américaines, rendait le pays extrêmement vulnérable en cas de tensions dans la région. Avec l’oléoduc, l’Iran pourra désormais exporter plus du tiers de sa production nationale sans passer par le détroit. Cela va donner à Téhéran une marge de manœuvre supplémentaire dans sa rivalité géopolitique avec les monarchies du Golfe.

 

À lire sur energynews.fr : Le futur de l’accord sur le nucléaire iranien s’assombrit

 

Un renforcement du partenariat avec la Chine

L’oléoduc a mis également en lumière le récent partenariat économique entre la Chine et l’Iran. Les acteurs chinois ont en effet fortement investi dans les champs pétrolifères du Nord-Ouest du pays. Pour Pékin, il s’agit de tenir son engagement de 400 milliards d’investissements en Iran sur les 25 prochaines années.

En contournant le détroit d’Hormuz, l’oléoduc favorise également la sécurité des approvisionnements pétroliers pour la Chine. Rappelons qu’aujourd’hui le golfe Persique représente près de 50% des importations chinoises de pétrole. En outre, Téhéran et Pékin souhaitent plus tard étendre l’oléoduc vers le Pakistan avant d’atteindre le territoire chinois. Pour Pékin, il s’agirait d’une route importante afin de réduire sa dépendance au transport par le détroit de Malacca.

 

L’oléoduc symbole du retour de l’Iran sur les marchés pétroliers ?

 

L’Iran se tient prêt à la fin des sanctions

Depuis quelques semaines, les autorités iraniennes se montrent extrêmement confiantes quant au retour prochain de l’Iran sur les marchés pétroliers. Aujourd’hui, déjà, le pays arrive à exporter plus d’un million de baril par jour en dépit des sanctions américaines. Si celles-ci venaient à être levées, Téhéran pourrait exporter entre 3,5 et 4 millions de barils selon des estimations.

En construisant le Goreh-Jask Pipeline, Téhéran montre en tout cas qu’elle est prête à revenir rapidement sur les marchés. Plusieurs pays se sont d’ailleurs positionnés pour acheter du brut iranien en cas de levée des sanctions. En plus de la Chine, l’Inde n’a pas hésité à appeler à une fin rapide des restrictions. Rappelons que New Delhi faisait partie des plus gros consommateurs de brut iranien avant 2018.

 

À lire sur energynews.fr : Dossier Nord Stream 2 : la Russie menace-t-elle notre sécurité énergétique ?

 

Que va faire l’administration Biden ?

Nulle doute que cette pression diplomatique pour la levée des sanctions fera réfléchir l’administration américaine. Il est clair que la politique de « pression maximale » sur l’Iran a largement échoué. La construction de l’oléoduc en dépit même des sanctions en constitue une preuve éclatante. Pourtant, la levée des sanctions dépendra de la capacité des deux acteurs à faire des compromis.

Aujourd’hui, la situation semble bloquée. D’un côté, Téhéran demande la levée immédiate des sanctions avant tout retour à l’accord sur le nucléaire. D’un autre côté, Washington demande le retour de l’Iran dans l’accord avant de lever les sanctions. Ces négociations seront d’autant plus difficiles que l’Iran va élire un nouveau président en juin prochain.

Pour Biden, la mise en service du Goreh-Jask Pipeline pourrait représenter à la fois une opportunité et une faiblesse. Une opportunité car Téhéran pourrait faire des concessions en vue de profiter rapidement de l’oléoduc pour accroitre ses exportations. Une faiblesse également car l’oléoduc renforce la position iranienne dans la région, en particulier dans le détroit d’Hormuz. Pour l’Iran, l’oléoduc constitue en cela un véritable « game-changer » géostratégique.

 

Shell relance l’exploration offshore en Afrique du Sud avec un investissement de $150mn

Shell obtient 60 % du bloc 2C dans le bassin d’Orange, s’engage à forer trois puits et à verser une prime de $25mn à PetroSA, en attendant l’approbation du régulateur sud-africain.

Trump maintient le cap sur l’OPEP malgré la pression croissante sur le Venezuela

Washington intensifie sa pression sur le gouvernement vénézuélien, mais les ambitions américaines n’incluent pas l’exclusion de Caracas de l’OPEP, selon les orientations géopolitiques et énergétiques actuelles.

Le Kazakhstan redirige une partie du brut de Kashagan vers la Chine après une attaque

Le Kazakhstan réoriente une partie de sa production pétrolière vers la Chine après l’attaque d’un terminal du Consortium pour l’oléoduc de la mer Caspienne, sans interruption complète des exportations.
en_1140101227540

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.

Xtellus Partners propose un échange d’actifs pour indemniser les investisseurs américains liés à Lukoil

La banque américaine Xtellus Partners a soumis un plan au Trésor des États-Unis visant à compenser les pertes subies par les investisseurs via la vente d’actifs internationaux de Lukoil, bloqués depuis l’invasion russe en Ukraine.

Cybele Energy investit $17mn pour explorer un bloc pétrolier offshore au Guyana

La société ghanéenne Cybele Energy a signé un contrat d’exploration de $17mn dans les eaux peu profondes du Guyana, visant un bloc estimé à 400 millions de barils, en dehors des zones de litige territorial.
en_114099991236540-2

Le pétrole se stabilise sous les 63 $ alors que les marchés scrutent les négociations sur l’Ukraine

Les cours du pétrole ont peu évolué après une baisse liée à la reprise d’un champ pétrolier majeur en Irak, tandis que les investisseurs restent attentifs aux pourparlers de paix en Ukraine et à une décision monétaire attendue aux États-Unis.

TechnipFMC décroche un contrat stratégique pour le champ Captain en mer du Nord

TechnipFMC va concevoir et installer des conduites flexibles pour Ithaca Energy dans le cadre du développement du champ pétrolier Captain, renforçant sa présence dans le secteur offshore britannique.

Vaalco lance le forage du puits ET-15 au large du Gabon pour soutenir sa croissance

Vaalco Energy a démarré le forage du puits ET-15 sur la plateforme Etame, marquant le début de la phase trois de son programme de développement offshore au Gabon, soutenu par un contrat avec Borr Drilling.
en_114099991230540

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.

Un drone ukrainien paralyse le terminal CPC et perturbe les exportations du Kazakhstan

L’attaque contre une infrastructure clé du Caspian Pipeline Consortium en mer Noire réduit de moitié les exportations kazakhes de brut, exposant les majors pétrolières et reconfigurant les équilibres énergétiques régionaux.
en_114088881225540-2

ExxonMobil en discussion avancée pour reprendre la part de Lukoil dans West Qurna-2

L’Irak prépare une transition encadrée sur le champ pétrolier de West Qurna-2, après les sanctions américaines contre Lukoil, en privilégiant un transfert vers des acteurs jugés fiables par Washington, dont ExxonMobil.

Les paramilitaires soudanais prennent le contrôle du site pétrolier stratégique de Heglig

Les Forces de soutien rapide ont pris Heglig, le plus grand site pétrolier du Soudan, provoquant l'arrêt de la production et accentuant les risques sur les flux régionaux d’exportation de brut.

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.
en_114088881234540-2

Le Brésil lance une feuille de route pour réduire sa dépendance au pétrole

Le gouvernement brésilien a reçu l'ordre de définir sous deux mois un plan de réduction progressive des combustibles fossiles, appuyé par un fonds national de transition énergétique alimenté par les recettes pétrolières.

Le Cameroun acte une enveloppe de 533 millions USD pour relancer la raffinerie Sonara

Le coût de réhabilitation de la Sonara, unique raffinerie du Cameroun, atteint désormais 300 milliards FCFA, soit 533 millions USD, alors que plusieurs banques internationales manifestent un intérêt croissant pour son financement.

L’Allemagne en retard sur la directive RED III, une application rétroactive probable

Le gouvernement allemand pourrait manquer l’échéance de janvier 2026 pour transposer la directive RED III, provoquant des incertitudes sur les obligations de biocarburants et perturbant les marchés.
en_114088881238540

Les importations de pétrole de la Chine atteignent un sommet en deux ans

La Chine a importé 12,38 millions de barils par jour en novembre, un niveau inédit depuis août 2023, soutenu par des marges de raffinage plus élevées et l’anticipation de quotas pour 2026.

Washington verrouille la sécurité pétrolière du Guyana face aux tensions avec Caracas

Les États-Unis ont réaffirmé leur engagement militaire aux côtés du Guyana, verrouillant ainsi l’accès sécurisé à une production pétrolière en forte croissance dans un contexte de tensions frontalières persistantes avec le Venezuela.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.