Le projet GOCO2, initié en 2021, entre en phase de concertation préalable. Porté par Heidelberg Materials France, Lafarge Ciments, Lhoist, NaTran, Elengy et Réseau de Transport d’Électricité (RTE), il ambitionne de capter et transporter annuellement 2,2 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) émis par trois sites industriels majeurs dans l’Ouest de la France. Le coût total estimé s’élève à environ €2,5bn ($2.64bn).
Un projet industriel à large périmètre territorial
Le périmètre couvre les départements des Deux-Sèvres, de la Mayenne, du Maine-et-Loire, d’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique. Le CO2 émis par la cimenterie d’Airvault (Heidelberg Materials), celle de Saint-Pierre-la-Cour (Lafarge Ciments) et les fours à chaux de Neau (Lhoist) sera capté avant d’être acheminé vers le terminal de Montoir-de-Bretagne pour traitement et export. NaTran (anciennement GRTgaz) prévoit l’installation d’un réseau souterrain de canalisations de 375 kilomètres reliant ces sites au terminal côtier.
Transport et export du CO2 par voie maritime
À Montoir-de-Bretagne, Elengy projette de nouvelles installations pour la liquéfaction du CO2 et son transfert vers des navires en vue d’un stockage géologique permanent à l’étranger. Ce terminal, actuellement dédié au gaz naturel liquéfié, serait réaménagé pour permettre cette nouvelle activité. RTE étudie parallèlement des solutions pour raccorder électriquement l’ensemble des infrastructures concernées, avec de nouveaux postes et lignes à haute tension.
Concertation publique et financement partiel par l’État
La concertation préalable est organisée sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP) du 29 septembre au 19 décembre 2025. Une quarantaine de réunions sont prévues dans les zones concernées, tandis qu’un site internet dédié permet au public de s’informer et de déposer ses avis. Ce processus intervient après la phase d’étude financée par l’État via l’ADEME, dans le cadre du programme France 2030, ainsi que par des fonds européens du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe.
Capacités industrielles et développement territorial
GOCO2 vise également à sécuriser l’activité industrielle de sites considérés comme stratégiques pour l’économie régionale. En réduisant les émissions de CO2 de plus de 90 %, le projet permettrait de maintenir des emplois qualifiés dans le secteur du ciment et de la chaux. L’infrastructure mutualisée pourrait à terme accueillir d’autres industriels souhaitant raccorder leurs installations, ouvrant la voie à la constitution d’une filière régionale de valorisation du CO2.