Le GNL voit ses prix mondiaux diverger les uns des autres alors qu’ils sont, historiquement hétérogènes. La faible demande en Asie conjuguée à une forte demande en Europe reflète des divergences importantes de prix. Les acheteurs recherchent les meilleurs rendements pour leurs cargaisons à terme.
Des capacités limitées
Les prix du GNL des deux principaux hubs gaziers, Henry Hub et TTF, sont divergents. Pour le record du 16 juin, TTF atteignait une prime de $29.614/MMBtu par rapport au Henry Hub. Cette différence majeure s’explique par la réduction de la demande asiatique et la hausse de la demande européenne.
De fait, la baisse des exportations de gaz russe, en raison du conflit russo-ukrainien, accentue la demande européenne. Parallèlement, aux États-Unis, l’arrêt prolongé du principal terminal de liquéfaction, Freeport LNG, réduit les capacités d’exportations. L’écart de prix entre TTF et Henry Hub s’établit en moyenne à $22.379/MMBtu au deuxième trimestre.
Un prix de référence élevé
Dans le même temps, la capacité de regazéification en Europe, hors Royaume-Uni, demeure insuffisante. Ainsi, l’objectif européen d’augmenter les importations de GNL de 40 millions de tonnes en 2022 semble compromis. Malgré l’arrêt de Freeport LNG, les prix d’exportation de GNL à moyen terme restent supérieurs de 95% comparés au début d’année.
Les niveaux de stockage de GNL sont, par ailleurs, faibles, par rapport aux moyennes habituelles aux États-Unis et au Canada. Les exportations s’efforcent d’utiliser au mieux la capacité nominale des terminaux de liquéfaction. L’arrêt du terminal Freeport LNG engendrait une chute des prix d’environ 20% en une semaine.
Augmentation des coûts fixes
L’absence de créneaux d’utilisation des terminaux de GNL aux États-Unis entraîne une augmentation des prix. Toutefois, le prix des importations de GNL en Europe atteignait, début mai, une réduction de $10/MMBtu par rapport au TTF. Cette remise record résulte des coûts de sécurisation des créneaux dans les terminaux de GNL en Europe.
Le différentiel de prix du GNL européen par rapport au TTF est inversement proportionnel aux importations sur le continent. Les cargaisons de GNL se négocient avec une prime comparée au TTF, il subsiste, cependant, un coût lié au terminal. Les importations restent faibles, en raison des coûts d’utilisation du terminal par l’importateur.
L’importance de la demande
Les coûts des terminaux ne sont pas les déterminants uniques pour le prix. L’expression de la demande faible en Asie engendre une chute des importations d’environ 20% sur un an. Les besoins de l’Europe en GNL à courts termes n’engendrent qu’une brève augmentation pour attirer les principaux exportateurs.
Les États-Unis, un des plus grands exportateurs de GNL, augmentaient de 30% ses exportations en 2022 comparées à 2021. Les prix resteront différenciés entre l’Europe, qui a un fort besoin de GNL spot, et l’Asie acheteuse régulière. À l’inverse, la reprise de la demande asiatique engendrera une hausse des prix du GNL.