Le négociant international en matières premières Glencore a entamé des négociations avec le gouvernement britannique afin de déterminer l’avenir du contrat de fourniture de pétrole brut à la raffinerie de Lindsey, récemment placée sous administration judiciaire.
Risque économique et énergétique accru
La raffinerie de Lindsey, d’une capacité de traitement de 113 000 barils par jour, appartenait auparavant à la société Prax Group, déclarée insolvable en début de semaine. L’insolvabilité simultanée de Prax et de sa maison mère affecte directement plusieurs centaines d’emplois locaux et pourrait accroître la dépendance du Royaume-Uni aux importations de produits raffinés.
En 2024, Glencore avait remporté un appel d’offres pour approvisionner en brut la raffinerie de Lindsey, remplaçant ainsi son concurrent Trafigura, selon trois sources citées par l’agence Reuters. L’actuelle mise sous tutelle oblige désormais le négociant suisse à clarifier sa position contractuelle et ses obligations auprès des autorités britanniques.
Enquête gouvernementale ouverte
Le gouvernement britannique a immédiatement lancé une enquête sur les circonstances de la défaillance du groupe Prax. Cette enquête devra notamment établir si les directeurs de Prax ont rempli leurs obligations légales et déterminer les causes précises de la faillite de la société.
Le cabinet de conseil FTI Consulting, nommé par les autorités en qualité de gestionnaire spécial pour assister l’Official Receiver (administrateur officiel britannique chargé de gérer les situations d’insolvabilité), a redirigé toutes les questions vers les départements britanniques concernés, notamment le Department for Business and Trade (ministère du Commerce et des Entreprises) et le Department for Energy Security and Net Zero (ministère de la Sécurité Énergétique et du Zéro Émission Nette).
Silence prudent des autorités concernées
Interrogés sur les discussions en cours et sur la durée durant laquelle la raffinerie pourrait continuer ses opérations en l’absence d’accord formel avec Glencore, ces ministères n’ont formulé aucune précision supplémentaire.
Le Department for Energy Security and Net Zero s’est contenté de rappeler une déclaration antérieure selon laquelle les autorités veilleraient à assurer la continuité des approvisionnements énergétiques sur le marché britannique.
Ces échanges cruciaux entre Glencore et Londres pourraient définir les conditions futures du marché énergétique britannique dans un contexte délicat, alors que le secteur pétrolier européen continue de subir une volatilité accrue.