La géothermie en France pourrait bien devenir une solution efficace grâce à Véligéo, 1ère société par Actions Simplifiée d’EnR d’IDF. Une centrale géothermique sera ainsi mise en service à l’automne 2021 à Vélizy-Villacoublay. L’objectif étant de fournir chauffage et eau chaude à 66% à partir d’EnR aux habitants de la ville grâce à un procédé innovant et unique en Europe. Celui-ci consiste à récupérer une source de chaleur à 65°C grâce à la technologie de forage multi-drains.
Géothermie en France : le multi-drain novateur et peu gourmand en énergie
66% de géothermie pour le chauffage et l’eau chaude des véliziens
La géothermie est l’une des alternatives aux sources fossiles pour la récupération de chaleur. À Vélizy-Villacoublay (Yvelines), les autorités locales (20%) et ENGIE Solutions (80%) se sont ainsi réunis autour de la création de la première société par Actions Simplifiée d’Énergies Renouvelables d’Île-de-France appliquée à la géothermie.
Avec un contrat signé pour 28 ans, l’objectif est de fournir de la chaleur et de l’eau chaude à 66% grâce à la géothermie. Et ce, pour l’ensemble des habitants de la ville. Cela équivaut à éviter chaque année l’émission de 22.801 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Soit l’émission de plus de 15.000 véhicules. Et tout est fait pour que la future centrale optimise sa production. Elle sera même constituée d’échangeurs pour récupérer la chaleur des puits et de pompes à chaleur.
La fin des travaux de la centrale géothermique est prévue pour cet automne. Véligéo espère la mettre en marche d’ici fin 2021.
16 MW de puissance calorifique grâce au forage multi-drain
Les travaux de forage ont concerné deux puits géothermiques de 2400m de longueur totale, dans la nappe du Dogger. Composés de trois drains, les puits de forage traverse trois fois les niveaux producteurs. Le volume de réservoir en est donc maximisé.
Cette technique multi-drains favorise la récupération d’une eau à 65°C, en fournissant une puissance calorifique de plus de 16 MW. Et ce, en valorisant le potentiel des tissus géothermiques aquifères.
De plus, grâce aux dernières technologies de forage développées par Schlumberger, la centrale verrait sa capacité originelle de production doubler. Atteignant jusqu’à 400 m3/heure.
En parallèle, les travaux de raccordement de la chaufferie au réseau de chaleur de Vélizy-Villacoublay s’achèveront cet été. Nommé Vélidis, il fera au total 19 km.
Le premier chantier « tout électrique » français
Cette géothermie préserve également le confort sonore des habitants grâce à l’électrification de l’appareil de forage (le « rig ») de la société SMP. C’est ainsi le premier chantier « tout électrique » en IDF. Parc conséquent, les nuisances sonores sont radicalement réduites, avec 550 tonnes de CO2 évitées.
Le forage multi-drains associé à la géothermie basse énergie a ainsi été utilisé pour la première fois en Europe.
Investir dans une énergie d’avenir
25 millions EUR€ d’investissements de l’ADEME
Le succès du forage de Véligéo ouvre plusieurs autres perspectives pour la filière. En effet, cette solution novatrice permettra le déploiement de la géothermie dans d’autres territoires en France.
C’est pourquoi ce projet prometteur est salué par de nombreux acteurs de la transition énergétique française. Les entreprises y voient le moyen de rayonner à grande échelle. Et ce, sur le plan technologique, écologique et économique.
Au total, les investissements atteignent 25 millions EUR€. La région et l’ADEME Ile-de-France se sont, par exemple, engagé à subventionner le projet à hauteur de presque 9 millions EUR€.
Elles sont, entre-autres, accompagnés par le CITEPH (Concertation pour l’Innovation Technologique dans les Domaines des Energies), un programme de financement privé de la R&D et d’innovation collaborative. Ce dernier avait sélectionné le projet au programme Open Innovation 2020.
Une énergie non soumise aux marchés
Olivier Peyret, Président de Schlumberger France s’est quant à lui exprimé sur les aspirations de l’entreprise avec ce projet :
« Schlumberger a l’ambition de jouer un rôle de premier plan dans le domaine de la transition énergétique en tirant parti de plus de 90 ans d’expertise dans les technologies de pointe associée à l’exploration et la production d’énergie […] ce projet démontre l’importance de travailler dans le cadre d’un écosystème où chacun apporte son savoir-faire au profit d’une transition énergétique réussie. »
Finalement, si les installations de géothermie ont un coût, la source de chaleur est gratuite. Son prix n’est donc pas soumis aux fluctuations des marchés. De plus, elle ne nécessite ni transport ni stockage spécifique.
Non seulement, investir aujourd’hui dans ces centrales permettrait aux acteurs de participer à la transition énergétique française. Mais, si l’on compare cela au marché des énergies fossiles, ils pourraient bien faire de nombreux bénéfices à l’avenir.