Georgia Power, filiale de Southern Company, a soumis son Plan de Ressources Intégrées 2025 (IRP) à la Georgia Public Service Commission (PSC). Ce plan détaille la stratégie de l’entreprise pour répondre à l’augmentation significative de la demande électrique projetée dans l’État, qui devrait atteindre une hausse de 2200 MWe en pointe d’ici 2030 par rapport aux prévisions établies en 2023.
Une stratégie axée sur l’optimisation des réacteurs existants
Afin de maximiser la capacité de production sans nécessiter d’importants investissements dans le réseau de transmission, Georgia Power prévoit des uprates sur quatre unités de production nucléaire. Ces améliorations concernent les unités 1 et 2 de la centrale Vogtle ainsi que les unités 1 et 2 de la centrale Hatch. L’ensemble de ces modifications, qui s’échelonneront entre 2028 et 2034, permettra d’ajouter 112 MWe au réseau.
Les uprates prolongés (Extended Power Uprates, EPU) nécessitent des modifications importantes sur les équipements clés des centrales afin d’augmenter la puissance thermique des réacteurs. Pour la centrale Hatch, un projet complémentaire de modernisation des réacteurs à eau bouillante (BWR) via l’optimisation MELLA+ (Maximum Extended Load Line Limit) est également prévu. Cette technologie permet d’accroître la puissance thermique sans augmenter le débit de refroidissement du cœur du réacteur.
Des révisions réglementaires en cours
L’entreprise collabore avec la Commission de Régulation Nucléaire des États-Unis (Nuclear Regulatory Commission, NRC) pour obtenir les approbations nécessaires à ces modifications. Chaque demande d’amendement de licence fait l’objet d’analyses techniques approfondies avant validation.
En complément des uprates, Georgia Power envisage de prolonger les cycles d’exploitation des réacteurs 1 et 2 de Vogtle à 24 mois. Cette évolution permettrait de réduire le nombre d’arrêts pour rechargement du combustible et d’améliorer l’efficacité globale du parc nucléaire de l’entreprise.
Une perspective de nouvelles capacités nucléaires
Au-delà des optimisations à court terme, Georgia Power considère que l’ajout de nouvelles capacités nucléaires sera nécessaire sur le long terme pour répondre aux besoins énergétiques de l’État. Selon les projections du scénario B2025, six des neuf trajectoires envisagées dans l’IRP incluent de nouvelles capacités nucléaires d’ici 2037.
Toutefois, l’entreprise souligne que le développement de nouvelles infrastructures nucléaires comporte des risques financiers et techniques. Avant d’engager de nouveaux projets de construction, Georgia Power souhaite renforcer les stratégies d’atténuation des risques pour les parties prenantes. Parmi les mesures explorées figurent des études de sites potentiels, l’analyse des technologies émergentes et un dialogue renforcé avec les acteurs du secteur.
Un positionnement stratégique pour l’avenir
Le président-directeur général de Georgia Power, Kim Greene, a réaffirmé l’engagement de l’entreprise à anticiper les évolutions du marché énergétique. Selon lui, la planification proactive et les politiques mises en place via l’IRP permettront à la Géorgie de répondre à sa croissance économique tout en maintenant un approvisionnement fiable et compétitif.
Georgia Power continue ainsi de structurer son développement autour d’une combinaison d’optimisation des installations existantes et de projections vers de nouveaux investissements nucléaires, dans un contexte de forte hausse de la demande énergétique.