GE Vernova, qui regroupe les activités énergétiques de General Electric, procède à une importante réorganisation de ses activités dans le domaine de l’éolien offshore. Cette décision concerne directement les sites de Montoir-de-Bretagne et de Nantes, en Loire-Atlantique, où 360 postes seront supprimés, soit 58 % des effectifs à Nantes et un tiers des postes à Montoir-de-Bretagne. Cette restructuration fait partie d’un plan global visant à rationaliser les opérations de la branche Offshore Wind, confrontée à des défis structurels et conjoncturels.
Ces suppressions interviennent dans un secteur éolien offshore sous forte pression, notamment en raison de l’augmentation des coûts des matières premières, amplifiée par l’inflation et la désorganisation des chaînes d’approvisionnement à l’échelle internationale. Le site de Montoir-de-Bretagne, acteur clé dans la production de nacelles pour les parcs éoliens de Saint-Nazaire en France et de Dogger Bank au Royaume-Uni, voit ainsi ses capacités réduites, au moment où l’incertitude réglementaire pèse sur l’avenir du secteur.
Impact de l’inflation et des chaînes d’approvisionnement
L’inflation, qui a provoqué une flambée des coûts des matières premières, est un des principaux facteurs ayant entraîné cette réorganisation chez GE Vernova. Le prix des matériaux, essentiels à la construction et à l’assemblage des éoliennes, a fortement augmenté, remettant en question la rentabilité de nombreux projets éoliens offshore. De plus, les perturbations causées par la pandémie de Covid-19 et le conflit en Ukraine ont désorganisé les chaînes d’approvisionnement mondiales, retardant la livraison des composants et augmentant les coûts de production.
Le ralentissement des commandes, lié à cette hausse des coûts et à l’instabilité des marchés, impacte directement les carnets de commandes des entreprises du secteur. En France, l’activité éolienne offshore connaît un ralentissement marqué, en partie à cause de ces incertitudes, mais également en raison des retards dans la mise en place de cadres réglementaires clairs pour soutenir le développement de cette industrie. La situation en Ukraine a exacerbé ces difficultés en ajoutant des contraintes géopolitiques aux défis économiques déjà présents.
Répercussions sociales et politiques
La suppression de ces emplois suscite des réactions tant au niveau local que national. Les syndicats, en particulier la CFE-CGC, alertent sur les conséquences sociales de cette restructuration dans une région fortement dépendante de l’industrie éolienne. Ils estiment que, si l’on inclut les suppressions de postes d’intérimaires plus tôt dans l’année, près de 1.000 emplois auront disparu en un an dans cette région, affectant un secteur stratégique pour l’avenir énergétique du pays.
D’un point de vue politique, cette annonce intervient dans un contexte tendu. Le député de Loire-Atlantique, Matthias Tavel, a récemment demandé au Premier ministre Michel Barnier de garantir l’avenir du site de Montoir-de-Bretagne, qualifié d’essentiel pour le développement de l’éolien maritime en France. Il a également insisté sur l’importance de maintenir une base industrielle forte dans ce secteur, afin de soutenir la transition énergétique et de préserver la souveraineté énergétique nationale.
Enjeux stratégiques pour GE Vernova
Pour GE Vernova, cette restructuration s’inscrit dans une stratégie visant à rendre l’activité éolienne offshore plus efficace et rentable à l’échelle mondiale. Cependant, cette rationalisation pose des questions sur l’avenir des sites français, qui ont joué un rôle crucial dans la production des composants éoliens pour plusieurs projets majeurs. La direction de l’entreprise affirme que ces transformations sont nécessaires pour faire face aux défis structurels rencontrés par l’industrie, mais les syndicats et les représentants locaux craignent un impact durable sur l’emploi et la compétitivité de la filière éolienne en France.
La réorganisation des activités de GE Vernova illustre les défis auxquels l’industrie éolienne est confrontée. Entre la hausse des coûts de production, l’instabilité des chaînes d’approvisionnement et les incertitudes réglementaires, le secteur fait face à des bouleversements majeurs. Cette restructuration, bien que nécessaire pour l’entreprise, met en lumière les enjeux économiques et sociaux d’une industrie en pleine mutation.