Le groupe américain GE Vernova a annoncé la suppression de 600 postes en Europe dans ses activités énergétiques, dont 120 en France, principalement au sein du site de production de turbines à gaz de Belfort. Ce plan, présenté à l’échelle européenne, touche des fonctions support et s’inscrit dans une démarche de rupture conventionnelle collective (RCC) visant à accélérer la réorganisation interne de l’entreprise.
Les fonctions support particulièrement ciblées
Selon les représentants syndicaux, les suppressions en France concernent notamment les départements des ressources humaines, de la gestion de projet, des services financiers et de la qualité. À Belfort, 42 postes sont supprimés. Les syndicats redoutent des coupes profondes dans les services partagés. Le recours potentiel à l’intelligence artificielle pour remplacer certains postes, notamment dans les ressources humaines, a été évoqué durant les échanges avec la direction.
Un plan sans lien avec la santé économique
Les représentants du personnel contestent tout lien entre ces réductions et une baisse d’activité. Le carnet de commandes serait bien rempli, selon eux, et les indicateurs financiers du groupe restent solides. Pour le deuxième trimestre 2025, GE Vernova a enregistré un chiffre d’affaires de $9,1bn, en hausse de 11% sur un an, et un bénéfice net proche de $500mn. Le groupe a revu à la hausse ses prévisions annuelles.
Des arbitrages structurels dans un contexte international
Le plan de réduction serait lié à des arbitrages stratégiques en lien avec les conditions du commerce transatlantique. Les produits fabriqués dans l’Union européenne par GE Vernova sont soumis à des droits de douane de 15% à leur entrée sur le marché américain. Pour les syndicats, cette situation serait utilisée comme justification pour optimiser les coûts sans incidence directe sur les besoins de production.
Antécédents de restructurations en Europe
En 2024, GE Vernova avait déjà supprimé 740 postes en Europe dans le segment des éoliennes offshore. L’entreprise, également active dans l’hydroélectricité, emploie actuellement 25 000 personnes en Europe, dont 8 000 en France. Le site de Belfort, qui regroupe près de 1 300 salariés, reste sous surveillance syndicale alors que la direction n’a pas exclu de futures réorganisations.
Contexte industriel et antécédents français
Le conglomérat General Electric a connu plusieurs restructurations en France au cours des dernières années. En 2015, après le rachat de la branche énergie d’Alstom, GE s’était engagé à créer 1 000 emplois, engagement non respecté, ce qui avait conduit à une amende de €50mn. Depuis 2019, plusieurs vagues de suppressions d’emplois ont affecté les activités énergétiques, notamment à Belfort.