Gazprom utilisera les capacités onshore russe conçues pour acheminer le gaz vers l’Allemagne, via Nord Stream 2, pour le marché intérieur russe. La construction du gazoduc à deux tronçons de 55 milliards de mètres cubes par an a été achevée en septembre de l’année dernière. Cependant, son exploitation commerciale n’a jamais commencé.
Gazprom utilisera Nord Stream 2 pour le marché russe
Le 22 février dernier, l’Allemagne a suspendu son processus de certification. Le pays souhaitait revoir sa position vis-à-vis du projet en termes d’approvisionnement. Joe Biden, le 23 février, a imposé des sanctions contre l’opérateur du gazoduc.
Gazprom déclare :
« Étant donné que le gazoduc offshore Nord Stream 2 n’est actuellement pas utilisé, et compte tenu de la mise en œuvre de l’approvisionnement en gaz des consommateurs du nord-ouest de la Russie, Gazprom a décidé d’utiliser la capacité excédentaire de transport de gaz à terre de Nord Stream 2 pour développer l’approvisionnement en gaz des régions du nord-ouest de la Russie ».
Si l’Allemagne a bien annulé le projet, il est possible que celui-ci soit mis en service dans le futur. Néanmoins, si c’est le cas, Gazprom explique que seule la moitié de la capacité du gazoduc serait disponible. Gazprom commente :
« Si la partie allemande décide de mettre en service Nord Stream 2, une seule ligne du gazoduc pourra être mise en service avec une charge de 100 %. La mise en service du deuxième tronçon offshore de Nord Stream 2 pourrait ne pas commencer avant 2028 ».
Un projet controversé
L’incertitude concernant Nord Stream 2 a contribué à la hausse des prix du gaz en Europe vers la fin de l’année 2021. Cette année, suite à la décision de l’Allemagne, les prix du gaz ont encore grimpé. Actuellement, les prix du gaz en Europe restent élevés. Le prix TTF du mois à venir a atteint un niveau record le 8 mars : 212,15 €/MWh. Le 4 mai, le prix s’élevait toujours à 104,25 €/MWh, en hausse de 350 % par rapport à l’année précédente.
Nord Stream 2 est présenté par Moscou comme une infrastructure d’approvisionnement en gaz supplémentaire indispensable à l’Europe. Cependant, il suscite l’opposition de l’Ukraine, des États-Unis et de la plupart des pays d’Europe orientale. Selon eux, le gazoduc renforcerait la dépendance européenne.