Le géant de l’énergie de Russie Gazprom déclare qu’aucune livraison de gaz via le pipeline Yamal n’est prévue pour le mois de février.
Le partenariat Russie-Europe sous tensions
Cette annonce intervient dans un contexte de réduction des exportations de gaz par la Russie. En l’espace d’un an, les livraisons russes à l’Europe par pipeline ont diminué de 41%.
En temps normal, le gazoduc Yamal (1/6ème des approvisionnements européens) alimente l’Allemagne et la Pologne en gaz, mais depuis le 21 décembre 2022, ce dernier fonctionne en flux inversé.
Au point Velke Kapusany, entre l’Ukraine et la Slovaquie, le débit était lundi 17 janvier de 286.000 MWh. Très loin des 900.000 MWh enregistrés début décembre 2021 par l’opérateur Eustream.
Le gaz comme outil de la géopolitique russe
La Russie utilise son gaz comme arme commerciale et diplomatique. La réduction de flux du pipeline Yamal lui permet de faire pression sur l’Europe pour obtenir la certification d’un autre pipeline : le Nord Stream 2.
Ce nouveau gazoduc lui permettra de desservir l’Europe par la Mer Baltique sans avoir à traverser l’Ukraine avec laquelle la Russie est en conflit.
De plus, la Russie veut obtenir des États d’Europe des garanties sous la forme de contrats à long terme. Le Vice-président du gouvernement russe, Alexander Novak, déclare qu’en échange de ses contrats long terme, la Russie était prête à fournir plus de gaz à l’Union.
Avec l’annonce de Gazprom la Russie veut dissuader l’Union Européenne de la sanctionner en cas d’aggravation de la situation en Ukraine. Elle connaît déjà une crise liée à la hausse des prix de l’énergie. Une augmentation qui a pu être stoppée temporairement grâce au gaz naturel liquéfié et à une meilleure rentabilité des éoliennes.