Les exportations de Gazprom vers l’Europe pourraient chuter d’environ un tiers cette année en raison de la crise en Ukraine. S’ajoute à cela la rivalité avec le gaz naturel liquéfié et des plans visant à passer au paiement en roubles.
Gazprom : des exportations en chute libre ?
La Russie représente environ 40 % de l’approvisionnement en gaz de l’Europe, mais l’Occident tente de se sevrer des flux énergétiques russes. Notamment depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les plans visant à faire payer les pays « inamicaux » pour les ventes de gaz en roubles ont également sapé les perspectives d’exportations de gaz russe. Selon les analystes, l’Europe a déclaré que cela équivalait à un « chantage » et refuse presque unanimement de s’y plier.
Certains analystes envisagent que les fournitures de Gazprom à l’Europe puissent chuter de 40 à 45 milliards de mètres cubes cette année.
Sindre Knutsson, responsable de l’étude du marché du gaz chez Rystad Energy, a déclaré que les volumes transportés par gazoduc peuvent encore baisser :
« Sous l’impulsion des acheteurs qui souhaitent devenir moins dépendants de la Russie, ou parce que la Russie retient des volumes, par exemple en raison d’un désaccord sur la devise dans laquelle le gaz doit être payé ».
Une baisse des exportations à destination des pays de l’Union européenne
En 2021, les principaux bénéficiaires de Gazprom en Europe en 2021 étaient l’Allemagne, l’Italie, et l’Autriche.
La Russie est le premier fournisseur de l’Allemagne, qui lui livre un peu moins d’un tiers de son gaz. D’autre part, l’Italie obtient du pays quelque 40 % de son gaz importé et l’Autriche 80 % de son gaz naturel.
Jusqu’à présent, seule la Hongrie a accepté le « gaz contre roubles ». Cela implique que les acheteurs effectuent des paiements en devises étrangères. Ces transactions passent par l’intermédiaire de la banque russe Gazprombank, qui les convertit ensuite en roubles.
Aleexei Gromov, de l’Institute for Energy and Finance Foundation, a déclaré que le gaz russe transporté par gazoduc peut être partiellement remplacé. Notamment par le gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis.