Le volume de gaz naturel transporté par les gazoducs russes vers l’Europe a diminué de 8% en avril par rapport à mars, totalisant 2,21 milliards de mètres cubes (Bcm). Malgré cette baisse, le volume reste supérieur de 11% à celui de l’année précédente, selon les analyses de S&P Global Commodity Insights publiées le 3 mai.
Impact du TurkStream
Le TurkStream, qui achemine le gaz russe vers l’Europe du Sud-Est via la Turquie, a connu une diminution de ses flux, passant de 43 millions de mètres cubes par jour (m³/j) en mars à une moyenne de 38 m³/j en avril. Ce pipeline est une artère clé pour la Hongrie et la Serbie, deux des principaux bénéficiaires toujours étroitement liés à Moscou.
Accords et dépendances
La Hongrie, qui a conclu un accord de 15 ans avec Gazprom en septembre 2021 pour un approvisionnement annuel de 4,5 Bcm, continue d’importer des volumes significatifs de gaz russe. En 2023, les exportations russes vers la Hongrie ont dépassé les 5,5 Bcm. Le gaz du TurkStream est également acheminé vers la Roumanie, la Grèce, la Macédoine du Nord et la Bosnie-Herzégovine.
Transit via l’Ukraine et perspectives futures
Gazprom continue de livrer du gaz à l’Europe via l’Ukraine malgré la guerre en cours, avec des livraisons stables jusqu’à présent en 2024. Cependant, le contrat de transit de gaz de cinq ans entre la Russie et l’Ukraine, signé en décembre 2019, expire à la fin de 2024, et l’avenir du transit reste incertain.
Sanctions et stratégies de l’Union Européenne
La commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson, a indiqué en mars que l’UE n’avait « aucun intérêt » à prolonger l’accord trilatéral avec la Russie et l’Ukraine, et envisageait de continuer à réduire les importations de gaz et de GNL russes. Les exportations de GNL russe vers l’UE ont légèrement augmenté en 2023, et des mesures supplémentaires pourraient restreindre l’accès du GNL russe aux systèmes gaziers nationaux de l’UE.
Les flux réduits de gaz russe vers l’Europe reflètent une dynamique complexe d’approvisionnement et de politique énergétique. Les décisions futures concernant les sanctions et les accords de transit pourraient redéfinir les relations énergétiques européennes avec la Russie.