La mise en œuvre du projet de gazoduc Nigeria-Maroc, d’une longueur estimée à plus de 6000 kilomètres, franchit une étape décisive. Le Maroc, qui joue un rôle clé dans ce projet, a annoncé que les appels d’offres pour les premières phases de construction commenceront en 2025. Cette annonce s’inscrit dans le cadre du plan d’action de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM).
Les premières étapes de ce vaste projet concerneront principalement le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal. Un accent particulier sera mis sur la section du pipeline traversant le Maroc, une zone cruciale pour la viabilité du projet. Ce gazoduc, qui reliera le Nigeria au Maroc en passant par plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, vise à exploiter les réserves de gaz naturel du Nigeria pour répondre aux besoins énergétiques croissants de la région et de l’Europe.
Collaboration régionale renforcée
Récemment, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a collaboré avec les parties prenantes pour finaliser la phase 2 des études techniques, économiques et opérationnelles. Ces études sont fondamentales pour garantir que le projet soit économiquement viable et techniquement réalisable.
Le pipeline traversera de nombreux pays ouest-africains, notamment la Gambie, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Bénin et la Côte d’Ivoire. Ces nations ont manifesté leur soutien à travers des accords bilatéraux signés avec le Maroc et le Nigeria. Cette collaboration souligne l’ambition du projet de promouvoir l’intégration régionale tout en répondant aux défis énergétiques locaux.
Un objectif double : Afrique et Europe
Avec des réserves gazières prouvées les plus importantes d’Afrique, le Nigeria se positionne comme un acteur clé dans l’approvisionnement énergétique de l’Europe. Le gazoduc Nigeria-Maroc permettra également de diversifier les sources d’énergie pour les pays qu’il traverse, renforçant ainsi leur indépendance énergétique.
En parallèle, une entreprise privée sera constituée pour superviser la construction, l’exploitation et la maintenance de l’infrastructure. Cette initiative vise à garantir la durabilité et l’efficacité des opérations à long terme.
Perspectives pour 2025
Le budget de ce projet stratégique est estimé à 25 milliards de dollars. Une décision finale d’investissement, attendue pour décembre de cette année, permettra de concrétiser cette vision ambitieuse. Les accords sur le transport de gaz devraient être conclus dans le courant de 2025, marquant une étape supplémentaire vers le début des travaux.
Ce projet représente bien plus qu’une infrastructure énergétique : il symbolise une dynamique régionale visant à renforcer la coopération et le développement économique en Afrique.