Paris reste opposé au projet espagnol de nouveau gazoduc (MidCat) entre la France et l’Espagne mais est prêt à discuter d’interconnexions électriques et d’une « sratégie hydrogène », a expliqué l’Elysée avant le sommet.
Sur le MidCat, « notre position n’a pas changé, ce projet ne présente pas de viabilité économique et environnementale », a martelé la présidence française.
« En revanche, on souhaite tenir compte du besoin de désenclavement de la péninsule ibérique et trouver avec nos partenaires des solutions de moyen terme et long terme », a-t-elle relevé. « On doit être pragmatique et stratégique, aborder au-delà de la question du MidCat les questions d’interconnexion électrique et peut-être les questions de plus long terme, entre autres une stratégie hydrogène européenne », a souligné une conseillère du président.
« Ce débat n’a pas vocation à répondre aux enjeux de très court terme et de sécurité d’approvisionnement pour cet hiver ou le prochain », souligne encore l’Elysée, alors que la guerre en Ukraine a de lourdes conséquences sur les prix des hydrocarbures et pourrait conduire à des pénuries, l’UE étant déterminée à réduire sa dépendance face au gaz et au pétrole russes.
« Les perspectives autour de Midcat étaient de cinq à six ans. Là il s’agit de projections sur un horizon 2030″, relève-t-on à l’Elysée. Défendu par Madrid mais aussi par Berlin, qui y voit un moyen de réduire la dépendance de l’UE vis-à-vis du gaz russe, le MidCat (abréviation de Midi-Catalogne) permettrait à l’Espagne, qui dispose de 30% des capacités européennes de regazéification de gaz naturel liquéfié (GNL), d’exporter du gaz, venu par bateau des Etats-Unis ou du Qatar, vers le reste de l’Europe. Ce projet – abandonné en 2019 en raison de son impact environnemental et d’un intérêt économique alors jugé limité – pourrait par ailleurs permettre à plus long terme de transporter de l' »hydrogène vert », énergie du futur produite grâce aux énergies renouvelables dont l’Espagne veut être l’un des champions.
Le président Macron estime pour sa part que le besoin d’une telle infrastructure n’est « pas évident », relevant que la péninsule utilise surtout actuellement les gazoducs la reliant à la France pour « importer » du gaz.